À Varsovie

Par Myarts

Hier, il a rencontré quelques survivants de la Holocauste devant le monument du soulèvement du Ghetto de Varsovie.

Le photographe Jewel Samad a jonglé ici avec des contraintes de la composition en choisissant un format vertical pour contenir les deux éléments: le panneau central du monument et la présence d’Obama.

Très souvent, quand on prend des photos de souvenir, on veut capter le lieu, le monument et les gens. Or, à cause de la distance entre des éléments, ça donne généralement des images sans âme. On a le ciel, le lieu, les gens, la circonstance, etc. On a tout, à la fois rien qui souligne l’intensité, l’accent de la coloration et l’élément central. Sur cette image-ci, l’arrière-plan est reconnaissable et suffisamment présent, qui est sur le point de quitter la zone floue. Ce n’est pas une image bien balancée, mais elle a de la gueule… avec forte personnalité.

Tenez, une deuxième photo prise par Jewel Samad, aussi lors de la visite d’Obama au monument du Ghetto de Varsovie. C’est ce moment privilégié entre le président Obama et les survivants du Ghetto qui est l’intérêt de cette photo-ci. Le monument n’est plus qu’un fond gris partiel. Les regards et les mains rappellent à ces tableaux classiques dans lesquels la direction des regards et des mains est minutieusement organisée par le peintre pour conserver l’intérêt de la personne qui regarde le tableau : un circuit fermé.

Nous avons presque oublié le point de départ de ce billet, à vous parler du monument dans cette photo d’Obama. Il s’agit d’une œuvre de Natan Rappaport, inaugurée le 19 avril 1948. Les pierres ont été initialement destinées pour la construction d’un monument à la victoire nazi. Le personnage central, Mordechai Anielewicz, chef de la rébellion s’est suicidé avec son état-major dans son bunker le 8 mai 1943.

« Nous ne voulons pas sauver notre vie. Personne ne sortira vivant d’ici. Nous voulons sauver la dignité humaine. »