Presque Sarajevo de Pierre Wazem (Sarejevo quatre ans après la guerre en Bande dessinée, 2002)

Publié le 28 mai 2011 par Florian @punkonline

À la mort de Tito en 1980, le pouvoir communiste de la République fédérale socialiste de Yougoslavie se décentralise. Slobodan Milošević, devenu chef de la Ligue des communistes de Serbie en 1986, demande des réformes sociales et dénonce les conditions de vie des Serbes au Kosovo. Des tensions ethniques vont alors apparaitre. L'Administration serbe vote la réintégration du Kosovo et de la Voïvodine en son sein. Elles deviennent des provinces autonomes de Serbie.

En juin 1991, la Croatie et la Slovénie proclament leur indépendance, suivie en octobre par la Macédoine et en 1992 par la Bosnie-Herzégovine. La Yougoslavie n'est plus constituée que de la Serbie et du Monténégro. Toutes ces indépendances ne se sont pas faites dans la joie et la bonne humeur puisqu'elles ont été emmaillées par de nombreux conflits. Mais celui qui restera le plus tristement célèbre dans nos mémoires est celui du Kosovo entre 1996 et 1999 qui verra l'intervention de l'OTAN et de nombreux morts. Le Kosovo s'est déclaré indépendant à l'issue de cette guerre, mais n'a pas été reconnu partout.

C'est en été 1999 que Pierre Wazem est allé à Sarejevo, la capitale de la Bosnie-Herzégovine, dans le cadre d'une exposition de dessins. C'est donc peu de temps après la fin de la guerre du Kosovo que Wazem s'est rendu à Sarajevo et quatre ans après la fin de celle de Croatie et surtout celle de Bosnie. Il avait dans l'idée d'en ressortir une histoire. Mais ce séjour l'a énormément interrogé. Son but était d'enlever le filtre de la télé, mais en une semaine peut-on tout voir ? « Entre le culte de la misère » et l'ONU qui confond « stabilité et paix », comment trouver le juste milieu ? Durant ses cases, Wazem nous fait part de ses états d'âme qui l'ont envahi durant la création de son histoire. Ça rend le récit plus authentique et nous permet de prendre du recul sur ce qu'il dit. Il déclare avoir pu toucher « le fossé qui sépare les organisations bien pensantes et bien médiatisées d'une population blessée et désillusionnée... » Mais son but « n'est pas de refléter le plus exactement possible Sarajevo, mais plutôt de reproduire [son] impression de cette ville. »

L’évolution territoriale de la Yougoslavie entre 1815 et 1999
(Source Le Monde Diplomatique)