Daniel ALLY (Seychelles).

Par Ananda

Attente torturée

Depuis le jour que tu es partie

Les feu de bois ne roucoule plus

Je n’entends plus le « makalapo » se lamenter

Le merle ne chante plus à ma fenêtre

Il fait nuit sur ma vie

Je ne vois plus l’ombre de nos ombres

Que ferai-je sans toi ici ma mie

Noyé dans le parfum de ton départ ?

Sur la colline tout est silencieux

Moi, je ne chante que pour être heureux

Sans toi mon « zez » n’a plus son ré

Je songe encore comme si c’était hier

A ce ruisseau limpide et frais

Où tu te baignais à la tombée du jour

Après que le soleil de ses rayons brûlants

T’avait mijoté belle mulâtresse !

Je t’aime autant encore

Comme la vague errante

Aime les rochers qu’elle fortifie

Comme le sable assoiffé

Aime la mer qui le désaltère

Comme le soleil levant

Aime la rosée du matin

Comme mes lèvres assoiffées

Aiment les vibrations de ton corps !

Je te promets un baiser

Comme auparavant sous le majestueux « mouloupa »

Après que nous aurons lapé sans crainte

L’alcool qui coule de nos corps meurtris !

Lorsque tu reviendras

Reconquérir mon cœur en loques

Sous une lune sinistre

Tu boiras à l’ivresse les larmes

D’une attente torturée !...

in SIPAY - Revue seychelloise de littérature, Numéro 6

Novembre-décembre 2010/janvier-février 2011.