Vous n’avez, tout comme moi, pas pu échapper à la déferlante dance de ces derniers temps. Alors on en a à toutes les sauces, entre l’électro et ça on est en boite de nuit à n’importe quelle heure de la journée et dans n’importe quelle endroit, même dans une salle d’attente. Il fait beau, les sons dancefloor c’est super tendance, entre Inna, Angie Be et autres bombes plantureuses on ne sait plus si on doit écouter la musique ou regarder leur plastique ! Et c’est là tout l’enjeu dans l’histoire : On va pas toujours adhérer à cette musique mais la fille est plutôt « sympa » donc on va volontiers mater le clip, qui va passer cinquante fois en une heure (sans parler du matraquage radio) et puis s’en qu’on s’en rende compte on va se mettre à fredonner « na na na na no fire, no fire » et puis bien aimer la chanson. Les « boum boum » redondants n’aidant pas on est piégé qu’on le veuille ou non. Mais on ne l’avouera qu’à moitié et on se contentera de commentaires « Ouais Inna elle est bien foutu -na na na na no fire, no fire-«
Mais ne remarques-tu dont pas l’accent roumain d’Inna quand elle chante ou sa voix naissillarde ? bien sur que NON car le visuel a pris le dessus, tu n’entends pas Inna, tu la vois, perçois le « boum boum » et c’est tout ! Vous vous demandez comment celà se fait-il, mais c’est très simple car il suffit de respecter les 10 commandements de ce genre musical :
Je prendrais ici pour principal exemple la chanteuse Inna.
1- Il faut être une fille, c’est plus vendeur. On mise plus sur l’aspect que sur la qualité et c’est bien connu les hommes sont plus facilement victime de ce raisonnement… Comment ça c’est un cliché ? Non les boys band n’ont jamais existé et puis ce n’est pas le sujet.
2- Quitte à être une fille faut être hyper bien gaullée, nan le bonnet B n’est pas suffisant… ah tu as fait de la chirurgie esthétique ? c’est un atout majeur. C’est lié au premier commandement mais en même temps ça a surement plus d’impact sur la population féminine que le « évitez de manger trop gras, trop sucré ou entre les repas ». Logique, tu es bien tranquillement chez toi entrain de larver et prendre ton deuxième goûter, équilibré puisque tu prends ta quatrième tartine de nutella, quand tu vois le clip d’Inna… Et là tu culpabilises, en plus l’été approche, ça te fait penser que tu devrais peut être commencer à appliquer une de tes résolutions du nouvelle an : perdre du poids !
3- La tenue vestimentaire, ou plutôt la non tenue vestimentaire est hyper importante. Fille + corps de reve + peau apparente = vachement vendeur. Tout les profs de maths vous diront que cette équation est compréhensible pour n’importe quel individu, même le plus nul en maths. Il ne faut donc pas être frileuse et ne pas avoir peur de faire du maillot de bain ou du sous vêtement les pièces principales de sa garde robe, comme nous avec nos jeans. Bien sur une robe, ou un short est autorisé mais à condition d’être mini ou très très moulant ! Puis le plat on oublie, les 15 cm de talons sont de vigueur !
4- Ne pas avoir peur de faire des suggestions érotiques. Que ce soit dans les paroles ou dans le clip. Dans son premier clip elle prenait une douche très sensuelle à la plage (alors que les personnes normales ne font pas ça sensuellement vu qu’on tape toutes les parties de nos corps pour se debarasser du sable) devant trois jeunes hommes qui, o mon Dieu, lèchent chacun délicatement une glace… Suis je la seule à avoir l’esprit tordu sur ce coup là ?
5- Ne pas avoir peur de la répétition. Et oui comme toute les chansons accrocheuses les paroles sont souvent très simples et répétitives… Dans sa chanson « 10 minutes », il y a deux couplets : un de quatre phrases et l’autre de deux, plus un refrain, le tout étant répété trois fois pour faire la chanson. On ne cherche pas de sens profond, seulement à faire la rime alors ça donne des trucs du genre « rock my body, come on everybody » « you see me yo, this is stereo ».
6- Avoir derrière soit un DJ/producteur/ingé son qui assure. Un sait jouer de tout les instruments de musique en ne jouant qu’une seule note et puis qui bidouille tout ça dans son ordi afin d’obtenir un boum en ré mineur, un boum en fa diez… qui mis bout à bout forme une sorte de mélodie entêtante.
7- Un pseudonyme accrocheur. Oui parce que le vrai prénom de la madame c’est Elena Alexandra Apostoleanu. Un peu compliqué à retenir si on vient pas des pays de l’est. Et puis sans vouloir vanner on peut pas dire que ce soit vachement glamour.
8- Assurer en danse. Ou plutôt assurer en déhanchement langoureux. Si (surement que) la voix pèche en live vaut mieux faire passer ça dans le sens « oui mais je me donne sur scène alors forcement j’ai pas la voix au top » ou alors adopter un raisonnement moins hypocrite : Oui je chante pas hyper bien mais pour faire passer ça je remue les hanches, l’attention est captée ailleurs. Encore une fois on s’intéresse plus à l’aspect qu’au contenu.
9- Assumer l’image que l’on renvoi. Ne jamais vraiment être pris au sérieux, ou être tout simplement résumé à son physique.
10- Ne pas s’occuper de la musique (au sens large du terme).
Mon raisonnement t’étonne t-il ? (voir la vidéo pour comprendre le jeu de mot pourri)