Proche orient : sarko veut doubler obama

Publié le 01 juin 2011 par Metamag
PROCHE ORIENT : SARKO VEUT DOUBLER OBAMALa France à l’affût du déclin américainJean Bonnevey        Le président Sarkozy compte sur la politique étrangère pour se faire réélire. Après des mois de flottement, ses conseillers l’ont convaincu que c’est par une dimension «internationale » qu’il pourra réinvestir une stature présidentielle. Certes, il va continuer sur le social et la sécurité. Mais il pense que son meilleur atout, surtout avec la fin du danger DSK, c’est de jouer la stature internationale. Cette option lui était bouchée par la candidature du directeur général du Fmi. Il se retrouve, aujourd’hui, en situation de monopole. C’est bien lui que le passage de DSK à la trappe favorise, en premier lieu. Le président français veut donc en finir avec Kadhafi et s’attribuer le mérite d’une victoire et se positionner comme le partenaire privilégié des nouveaux régimes arabes. Mais comme la guerre peut s’enliser et que la démocratisation reste aléatoire, une autre carte va être jouée : celle de la paix israélo-arabe. Paris va accélérer les préparatifs et les contacts pour une grande conférence internationale de paix avant l’élection de mai prochain. Sarkozy est aidé dans son coup de poker et son bluff diplomatique par le faux pas d’Obama du 19 mai. Le discours d’Obama n’a fait que des mécontents En appelant, pour la première fois, à un État de Palestine sur la base des lignes de 1967, le président américain Barack Obama a fâché Israël, au moment où il reçoit Benjamin Netanyahu, sans satisfaire les Palestiniens qui veulent des «actes concrets». Netanyahu a exclu aussitôt tout «retrait aux lignes de 1967», tandis que le leader palestinien Mahmoud Abbas convoquait la direction palestinienne à «une réunion d'urgence». L'entourage du Premier ministre israélien n'a pas caché sa «déception», exprimant le «sentiment que Washington ne comprend pas la réalité», selon un haut responsable israélien voyageant avec M. Netanyahu. Le ministre des Transports du parti Likoud (droite) de M. Netanyahu a déploré que le président Obama ait évoqué les lignes de 1967, sans tenir compte des «changements démographiques sur le terrain», en référence à la présence de plus de 300.000 colons en Cisjordanie, hors Jérusalem-Est occupée et annexée. Les constructions de colonies israéliennes en territoires occupées en hausse de 60%  M. Netanyahu a exprimé l'espoir qu'Obama «réaffirmerait des engagements» américains de 2004 qu'Israël «n'aurait pas à se retirer aux lignes indéfendables de juin 1967», selon un communiqué publié avant son départ pour les États-Unis. Pour le quotidien Maariv, le Premier ministre israélien «n'aura de cesse dorénavant que d'empêcher la réélection d'Obama», en faisant jouer ses appuis aux États-Unis. Et pourtant, du côté arabe, on estime qu’Obama continue dans la ligne pro-sioniste. Beaucoup de critiques pointent, par ailleurs, le soutien indéfectible des Américains à Israël, à l’instar du commentateur émirati Mishaal Al Gergawi. Il estime que “ce discours n’est pas pour nous ! Il est destiné à l’American Israel Public Affairs Committee -AIPAC et à toute personne qui peut permettre la réélection d’Obama”. Les Palestiniens pensent que le discours d’Obama n’avait qu’un but : empêcher la reconnaissance prochaine d’un Etat palestinien. Les autorités palestiniennes demanderont, en septembre, leur reconnaissance comme Etat-membre des Nations Unies, a confirmé un haut responsable palestinien. Nabil Chaas a, dans le même temps, exhorté les Etats-Unis à se rallier aux pays ayant déjà reconnu l'existence d'un Etat palestinien, qui engloberait, notamment, la Cisjordanie et Jérusalem-Est.  Barack Obama a entériné, lui, l'idée d'un Etat palestinien sur les frontières de 1967, antérieures à la guerre des Six-Jours et à la conquête de la Cisjordanie, de la bande de Gaza et de Jérusalem-Est par Israël. Mais il a déconseillé aux Palestiniens d'isoler Israël à l'ONU. «Les actes symboliques destinés à isoler Israël aux Nations unies en septembre ne créeront pas un Etat indépendant», a-t-il dit.Il y a bien, des deux côtés, un déclin de l’influence américaine dont Sarkozy va tenter de profiter, pour des raisons de politique intérieure. Qui sont ses seules vraies frontières issues de 2007 www.metamag.fr.