To be or not to be (a Hipster)

Par Lilionceuponatime

Etes-vous un hipster ? Ou plutôt êtes-vous tendance ? Car aujourd'hui, le hipster est LA tendance incontournable, LE blockbuster du style, THE must-be du moment. Décrié à l'instar de tous les mouvements naissants (geek, bobo, etc.), le hipster-style est pourtant sur toutes les lèvres.
Pour les béotiens, les hispsters se définissent comme des "anti-mainstream". Ca vous avance bien ? Bon ok. Mainstream = culture commerciale, e.g. Lady Gaga, H&M, etc. Ils se considèrent donc comme les pionniers de l'underground. Mix improbable entre la putafrange, le bobo, le fluokid et la modasse, le hipster déchaîne les passions.
Alors, en êtes-vous ? (et si oui, ne l'avouez jamais, le hipster déteste être catalogué).
Look

Le hipster mâle portera une chemise à carreaux de bûcheron (en ville, il y a beaucoup de platanes, c'est indispensable) et des pantalons slims trop courts, parce que c'est tellement plus joli quand on voit les chaussettes. Monsieur et Madame Hipster porteront tous deux des lunettes Wayfarer, et si possible avec des montures de couleur (c'est le côté arty écrivain, crucial même si vous travaillez en réalité en tant que contrôleur de gestion chez Peaudouce). On parle ici tatouages, bretelles, moustache (pour les messieurs uniquement, de préférence). Même si pas mal de ses fringues sont des fripes, puisqu'il refuse la consommation de masse, le Hipster a ses marques cultes, qui sont rien moins que Colette, American Apparel, APC, Kitsuné et the Kooples (non non, ce n'est pas de la consommation de masse). Le hipster maîtrise l'art délicat du ridi-cool.
Musique

Un seul diktat : la face B. On est fan de l'underground ou on est pas. Parce que je suis un visionnaire, un avant-gardiste. Les tubes, je les laisse à la masse, à ceux qui ne sont pas capables de comprendre ce qui est VRAIMENT à la pointe. Alors c'est simple, dès qu'un groupe commence à sortir de l'ombre, je laisse tomber, et je passe à autre chose. D'ailleurs c'est bien simple, c'est ce qui est caché qui m'intéresse. Moi, je vais à des concerts de groupes hyper pointus à Rouilly-en-Josas, où d'ailleurs le membre sur lequel je me concentre, ce n'est pas le chanteur (beaucoup trop en lumière), mais le joueur de triangle au fond à gauche, "troooop underground ce solo de triangle t'as vu !".
Art (et d'essai)

S'agissant de cinéma, je suis très films allemands des années 70. Muets de préférence. Mais les films d'auteurs français en noir et blanc me branchent pas mal non plus :"- Il va pleuvoir je crois...- Oui. Je vais chercher du pain.- De mie..." Travelling arrière sur la ville, Requiem pour violoncelle, clap de fin.
Pour le reste, je suis trèèèès art contemporain. Mais je m'intéresse aussi au design, au graffiti et à la culture urbaine plus généralement, et à la photo. Mais comme je ne suis pas du tout doué pour la peinture ou le design, et ben je fais de la photo. Enfin... j'ai surtout un iPhone. Alors en fait, j'ai  installé l'appli Hipstamatic.
Mode de vie

J'ai un boulot cool (créa, artiste, merchandiser visuel), ou un boulot chiool (chiant mais dans une boîte cool, i.e. vendeur chez Colette, standardiste chez Publicis). Je peux également être auto-entrepreneur-metteur-en-scène (je poste 50 vidéos par jour sur YouTube / Facebook). Question déplacement, je n'ai pas de voiture, parce que je n'ai pas le permis, je refuse de passer ce test arbitraire et sans créativité aucune. Je me déplace en deux-roues : vespa ou le plus souvent, vélo à pignon fixe (vélo sans vitesse et sans freins - faut être con quand même).
Phrasé

- l'emphase : je surkiffe, j'overvalide, je suis méga-ok, j'ai ultra-adoré. Ma vie n'est pas fade et je tiens à vous le faire savoir. - le name-dropping : je ponctue mes phrases du nom de mes maîtres du moments. En règle générale ils sont américains. Mais des japonais, c'est encore mieux. L'intérêt, c'est que pour les non-initiés, ça passe à l'aise (Kawasaki, Mitsubishi, sashimi, les non-hipsters n'y verront que du feu).- l'anglicisme : je parle anglais couramment, et le français, c'est so old-fashioned. La culture 2.0, c'est l'anglais buddy ! Alors mes statuts facebook / tweets (ah oui, j'ai oublié de vous dire, j'ai aussi une vie virtuelle très développée) sont toujours en anglais, et dans la vraie vie aussi, je parle franglais : Adder, checker, fooding, googler, etc.
Watch that buzz !
Bon, sachez que si vous vous êtes reconnu dans ce portrait (mais sshhhh!!!), vous êtes haï par la société toute entière. Des petits malins se sont même amusés à disseminer des pièges à Hipsters en mode pièges à loups dans tout NY, en se servant de leurs objets fétiches traditionnels comme appâts : Wayfarer, colliers fluos, bière... Voyez-plutôt !

A titre d'exemple, voici quelques petits sites qui traitent des/les hipsters, de façon assez drôle, mais pas forcément très sympathique. Mais souvenez vous : le pire, c'est l'indifférence !
hipsters have to peeLook at this fucking hipsterma mère était hipster (site de référence de la culture hipster)
Et en parlant de style, de look, de mode, je vous conseille plus que fortement de vous rendre sur le nouveau blog de la miss Léti, personal shopper lilloise et modeuse addict qui nous concocte des posts hypers sympas avec des visuels qui donnent tellement, mais tellement envie...
La mode by léti