Paso Doble n°206 : Eloge du Mac Ferrysme

Publié le 02 juin 2011 par Toreador

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Par Toréador | juin 2, 2011

A las cinco de la manana...

Qui veut noyer son chien…

Autant vous le dire : contrairement à je-ne-sais-plus-quel député PS qui a dit que Luc Ferry avait toujours été "un personnage infâme", je considère que c'est un intellectuel courageux, qui essaye dans un univers intellectuel pré-formaté de réfléchir en honnête homme. Et du coup, contrairement à la totalité de la classe politique, je pense qu'il a eu raison. D'ailleurs, soyons un peu poujadiste : le fait qu'il soit attaqué avec virulence par les 2 camps tend à me prouver qu'il a VRAIMENT raison. 

Tout d'abord, d'un point de vue juridique, le tollé provoqué est risible. Ferry n'a ni calomnié, ni médit, puisqu'aucun nom n'a été prononcé. Il n'a pas non plus omis de dénoncer un coupable puisque c'est un "on-dit" et qu'il n'a pas été directement témoin des évènements. Simplement, Ferry a voulu montrer que la classe politique, qui se drape depuis quelques jours dans la toge de la vertu en pinçant le nez devant Tron et DSK, est en réalité moralement très corrompue et que la collusion des médias est totale, au point de ne pas rapporter au grand public des évènements pénaux. Bref, il a brisé une loi tacite du silence. L'Omerta. 

Les liaisons dangereuses

Je regrette évidemment la dérive à l'américaine. A force de sautiller de bonheur en voulant singer le Nouveau Monde, on importe sa démocratie-spectacle. Je crains malheureusement que la démocratie ne sorte pas gagnante de la grande lessive qui s'amorce. Députés queutards qui défendent hypocritement la famille ; bisexuels ayant des jeunes gitons dans les pays du Maghreb ; homosexuels homophobes ; pervers sexuels ; adultérins notoires… Si on cherche dans la classe politique des gens "normaux", cela risque d'être compliqué. Bienvenue dans la démocratie bunga-bunga, houba houba !

Je connais personnellement le cas d'une ancienne ministre connue pour faire des photos de ses partouzes ; d'un proche du Président qui a parachuté sa maîtresse dans un poste de responsabilité par copinage ; de deux ou trois femmes politiques qui ont su utiliser tous leurs atouts au bon moment pour avoir un maroquin ; d'une ancienne ministre qui couchait avec son conseiller spécial ; d'un ancien ministre de l'Intérieur qui aimait se faire goder (dit-on) dans les bars à putes de Paris ; et d'un ancien Premier ministre qu'on aurait surpris, il y a longtemps, le pantalon sur les genoux avec son directeur de cabinet à quatre pattes. 

Et je ne vous parle pas des anecdotes encore plus croustillantes qui fourmillent dans le secteur privé, et même jusqu'au Vatican, avec ses putes et ses gitons. Comme par exemple ce producteur de disque (dont j'ignore le nom) qui obligerait systématiquement les jeunes artistes mâles à coucher avec lui s'ils veulent percer… au point que l'un d'eux aurait fait une tentative de suicide. 

L'opinion publique saura-t-elle faire la différence entre des pratiques qui concernent des adultes consentants et d'autres qui sont répréhensibles pénalement ? Je n'en suis pas sûr. Néanmoins, si la démocratie effective repose sur la "virtu" romaine, alors notre République est à l'image de son économie : en ruine. Quand je pense à Marianne, je fane, je fane…

Tags: Démocratie bunga-bunga, Histoires de cul de la Vème République, Luc Ferry, Qu'est-ce qu'une polémique réussie ?

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