Les « casques bleus » à Sevran ?

Publié le 04 juin 2011 par Jlhuss
L’armée est demandée à Sevran ! Elle serait donc plus apte à rétablir l’ordre que police et gendarmerie. Nous serions ainsi en situation de guerre : intérieure mais une guerre quand même, une guérilla, un conflit tribal inexpugnable. Le Maire de la localité, Stéphane Gatignon en a assez du climat d’insécurité qui règne à cause d’une rivalité sanglante des gangs. Des balles perdues traversent les salles de classe, les récréations sont interrompues par de multiples incidents : les coups de feu claquent aux oreilles des enfants. Il dénonce l’installation d’une mafia née de la drogue et du trafic de cannabis en lutte d'influence pour la possession des territoires. « C'est Chicago. Il y a eu des tirs samedi, des tirs lundi, des tirs mercredi. La situation ne peut plus durer comme ça » déclare Gatignon. Nicolas Comte (secrétaire général du syndicat SGP Unité police FO )  confie au Nouvel Observateur voir dans la proposition de Stéphane Gatignon "un vrai cri d'alarme par rapport à une situation plus que préoccupante". Il pense aussi que faire appel à l'armée n'est pas la solution, mais reconnaît que, "sur place la situation est intolérable" et que "les policiers ne sont pas assez nombreux." Quelle solution à ses yeux ? "La police nationale doit occuper le terrain de façon permanente." La guerre vous dit-on ! Claude Guéant fait bien sûr le déplacement pour affirmer sa fermeté : « Dans un État démocratique, c'est à la police républicaine, sous le contrôle de la justice, de rétablir la sécurité. (…) Ce n'est pas possible que l'on tire des coups de feu dans la rue, que l'on prenne une population et une école en otage » Qui dit armée et guerre suppose des moyens extraordinaires, inhabituels, et en « guerre » l’erreur de jugement est possible, la bavure comme il est banal de dire. Entendez-vous par anticipation le délire qui ne manquerait pas d’envahir les colonnes des journaux et les « clips » des télés si un  « tir » inapproprié venait à se produire ? Des cortèges pleins de fleurs pour les pauvres victimes innocentes d’une terrible méprise. Nous toucherions une fois de plus cette extraordinaire contradiction cultivée par les tenants de l’ordre en face des « scories » de ce même ordre. Il ne peut y avoir d’ordre sans fermeté, sans rudesse parfois et souvent sans injustes conséquences. C’est alors que le maire de Sevran, et d’autres prennent le problème sous une autre formulation. Puisqu’il apparaît difficile voire impossible de rétablir le plein exercice de la Loi Républicaine, supprimons la cause de l’infraction, la pénalisation du trafic en légalisant le cannabis … Mais OUI, mais c’est BIEN SÛR … Rappelez-vous la prohibition aux States etc. J’en passe et des meilleurs. Ils oublient simplement une toute petite chose, lorsque le cannabis sera légalisé et vendu au bureau de tabac avec encaissement d’une taxe par l’Etat, les gangs et mafias se reconvertiront avec une rapidité fulgurante dans la distribution frelatée (pour conserver des prix attractifs) de drogues un peu plus dures et les balles continueront de siffler à Sevran et ailleurs ... la tribu vous dis-je !