1914: La trêve de Noël.

Par Abdesselam Bougedrawi @abdesselam

A l’aube de la Première Guerre mondiale, les mots qui se répétèrent le plus comme un macabre leitmotiv étaient « honneur »  « mort » et « guerre».
Guerre ! Ce mot, oh mon dieu, se déplace d’homme en homme comme une maladie contagieuse ou comme le corbeau d’un mauvais jour.
Et puis vint la guerre de tranchée avec sa puanteur pestilentielle, sa haine hideuse et son vacarme.
La guerre tant voulue par les hommes était là.
Face à face, à quelques mètres les uns des autres, tapies dans leurs tranchées, des hommes n’attendaient que le moment dit opportun, pour aller  grenade à la main, massacrer ceux de l’autre camp.  D’autres jeunes comme eux.
La compassion avait disparu de la terre de guerre et a cédé la place à une hostilité implacable.
Pourtant en ce mois de décembre 1914, une brèche allait s’ouvrir dans ce mur de la haine.
Dans leurs tranchées des soldats anglais, allemands et français  attendaient depuis des semaines l’ordre de l’assaut décisif. Il n’en fut rien. Ce fut le chant de Noël qu’ils entendirent.
Pendant quelques jours ces soldats hier ennemis, sortirent de leur tranchée et fêtèrent noël ensemble. Ils chantèrent ensemble, échangèrent de cadeaux et s’enlacèrent comme des copains de toujours. Ils oublièrent leurs malheurs, leur haine et la guère.
Faut-il croire qu’une étincelle humaine ait pu éclairer les ténèbres des trous à rat ?
La guerre, »Disparais, odieux squelette! » s’éloigna le temps d’une trêve.


An historic group: British and German soldiers photographed together
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Note :

  • Ce fait historique sera connu par le terme de trêve de Noël. il sera occulté par la presse et la politique française malgré sa grande importance humaine. La majorité des photos de cette trêve sera détruite.
  • Ci-dessus la une de la Daily Mirrors 8 janvier 1915,  Avec une rare photo de soldats allemands et anglais sympathisants.
  • Christian Carion en fit un film : « Joyeux  noël » lire sur  wiki ou sur  allocine.
  • « Disparais, odieux squelette! » Est une célèbre phrase que j’ai emprunté à un  lieder de Schubert, « la jeune fille et la mort ».