Louise Athy, Ebauche d’un amour, 2011, éd. Publibook

Par Fullcoaching

Si le Paris de l’année 1989 est en cours de métamorphose, il est dans le même temps le lieu de l’éclosion d’un amour fou - éternel parce qu’il ne dure qu’un instant.

La mythologie de cette « curieuse corrélation » qui débute sur le Pont-Marie, est racontée par une jeune-fille de dix-huit ans, Lucille, tombée sous le charme d’Eberhard.Entre elle et le mystérieux personnage, l’attirance est irrémédiable. Du paradoxe de leur sexe, de leur âge et de leur solitude provient la naissance du désir.

La disponibilité de son jeune corps amoureux s’harmonise avec la fragilité et l’audace - intrinsèques à la virilité d’Eberhard. Peu à peu, sans y penser, l’adolescente consacre cette flamme comme le lieu-même de l’immortalité.

De l’insouciance à l’excellence de s’exclure du monde à deux, Lucile incarne un personnage féminin aux antipodes d’Emma Bovary. En effet, quoiqu’étourdis, la transe sentimentale qu’elle évoque formule le vœu le plus authentique du masculin comme du féminin: s’initier l’un l’autre à l’art d’aimer absolument.

Ainsi, même dépossédée de l’homme tant adoré, Lucille « la luciole » appréhende la transfiguration de leur amour en idéal. En éternité. « Car l’amour suffit à l’amour », lui révèle le poète Khalil Gibran, dont les vers prophétiques résonnent bienveillamment à son oreille.

Même ébauché, leur amour semble n’appartenir plus ni au temps ni à l’espace, mais au délire innommable de deux êtres qui, de l’un de l’autre, s’emparent à jamais.