LA VIE AU RANCH de Sophie Letourneur (2010)

Publié le 08 juin 2011 par Celine_diane

DU BON SON


Letting up beside great faults / Teenage tide
Faire vrai, capter quelque chose en mouvement, s’imprégner du réel. La démarche de Sophie Letourneur est solide, intéressante, quasi inédite dans le genre (le film de djeuns). En suivant dans La Vie au Ranch un groupe d’étudiantes parisiennes, paumées, irritantes, beuglant à tout-va dans un cadre bourgeois, et arpentant les rues de la capitale archi bourrées, éphémèrement protégées par leur déambulations de groupe, on se croirait en plein documentaire. Sauf que non. Le tour de force de ce film est d’être parvenu à cette véracité là, en calculant à peu près tout de A et Z : du brouhaha des dialogues (dont émergent clairement, sans cesse, des voix), au concept global (passer des clameurs superficielles au vide abyssal). La forme et le fond sont digérés, réfléchis, pas là au hasard. Oui, quelque chose est attrapé au vol, cette vacuité de la jeunesse, ce trou noir existentiel qui happe et qui recrache idéaux, bêtises, candeurs sur des pavés sans revendication, ces secondes brèves où tout semble encore possible, où l’on masque d’un bourdonnement permanent les silences qui font peur. Le résultat est étonnant, force le respect, et provoque successivement interrogations, rejet, fascination. Ces filles (et quelles actrices ! … Sarah-Jane Sauvegrain, Eulalie Juster, Mahault Mollaret, Elsa Pierret, Jade Tong Cuong et Angèle Ferreux), sont un miroir tendu à une jeunesse (dorée), à une gén

This Frontier need heroes / Reckless Girl
Coma Cinema / Road side Memorial ération entière (perdue), que la cinéaste extrait de son contexte (la famille, les études, la vie quotidienne) pour mieux se concentrer sur ses travers.
Ces filles, d’abord, on ne les aime pas : superficielles, nombrilistes, hors réalité. Ensuite, on les observe. Pour finir par comprendre : leur vacarme demeure leur seule arme. Contre un monde qui n’en a que faire, contre les promesses évanouies des lendemains (de fêtes, de fac), contre la vie, sournoise, silencieuse, qui les rattrape. Leurs soirées, leurs folies, leurs histoires de midinettes et de groupies ne dureront pas : c’est un répit, un intervalle, une parenthèse donnée avant l’heure des choix, des fuites (à l’étranger, aux origines), des impossibles dialogues. Lorsqu’elle les filme enfin loin des soirées parisiennes, Letourneur les (nous) entoure d’un silence auvergnard nouveau : loin des rires alcoolisés et des futilités d’un soir, elles n’ont plus rien à se dire, plus rien à partager, si ce n’est ce basculement- brutal, impitoyable, cruel- dans l’âge adulte. Depuis Noémie Lvovsky (La Vie ne me fait pas peur), nous n’avions retrouvé nulle part ce naturel déconcertant, ce feu mélancolique.


Lana Del Rey / Video games
Idaho / You were a dick
The Globes / Stay awake
Cyesm / Outsider
Wise Blood / Penthouses suites
Tommy Toussaint / Only want you
Tennis / Is it true ?
Mutual Benefit / No names
Underground Railroad / Lucky duck
Jeudah / Gone
Seapony / Go away
Francisco the man / Franklin Avenue
Coolrunnings / Fool Moon
Holy Other / Feel something
El Cantador / Empty Carz
Radiator girls / Eerie Body
Best Coast / End of the world
Pandr Eyez / Little bit
Is Tropical / Berlin
Baxter Dury / Claire
Amanda Palmer et Kim Boekbinder / Such great heights
Patrick Wolf / Lupercalia
Wet paint / Uptight casuals
Bodies of water / You knew me so well
Björk - Crystalline
JJ / Celebris
Emmy the Great / Virtue

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