Le lac Ba Be

Par Plantecarnivore

Fin 2009, j’ai fait un voyage au Vietnam. Avec quelques photos et les souvenirs qu’ils m’en restent, je retrace les cinq semaines de cette aventure.

article original : le lac Ba Be

Au Vietnam, les touristes sont invités à « suivre le guide » même si ce n’est pas comme en Chine où le tourisme est très encadré, il y a des parcours touristiques organisés uniquement pour les étrangers et vous n’êtes pas sensés (trop) sortir du rang.

Aller à SAPA demande une réservation de plusieurs jours, les trains sont bondés et impossible de trouver une place. Je décide donc d’aller au Lac Ba Be qui se situe au Nord de Hanoï. Avec la Baie d’Ha Long, il s’agit des trois destinations principales que me propose mon hôtel.

Comme un peu partout dans le monde, les hôtels sont en relation avec de nombreuses agences de voyage (au Vietnam c’est une agence d’état qui gère et organise tout) qui récupèrent les touristes, les emmènent en balade et les ramènent sain et sauf  après l’excursion.

Je décide d’aller à CHO RA en bus local. Cela se fera en deux étapes :

-Hanoï – Thai Nguyen (B)

-Thai Nguyen – Cho Ra (C)

Bien sûr, je suis le seul blanc du bus, les gens sont amusés, il n’est pas courant qu’un touriste se risque à pendre les transports populaires, non climatisés, sans oublier que les sièges et l’espace entre eux sont à l’image des habitants du pays : petit!

Je vais passer deux nuits à Cho Ra, (20 et 21 novembre) ce n’est pas la saison touristique, les températures avoisinent les 10 °C, on est déjà en montagne et les quelques hôtels sont vides! Je mange dans le restaurant que le propriétaire de l’hôtel me conseille, il est juste à coté.

Soupe et beignets d’omelette… J’aurai du suivre mon instinct et aller manger comme d’habitude dans une gargote bon marché, là où se retrouvent les habitants et autres travailleurs pour se restaurer. Non seulement, j’ai payé cinq fois plus cher que ce que je aurai payé dans un de ces bui-buis mais en plus la nourriture était avariée. Heureusement, j’ai quelques antibiotiques, je prends un demi comprimé dès que je comprends ce qui arrive à mon estomac.

Le Lac Ba Be

vers le lac Ba Be

Le lendemain de mon arrivée à Cho Ra, le propriétaire de mon hôtel qui baragouine un peu d’anglais me trouve un pilote et un bateau pour aller sur le lac Ba Be. Je suis son seul client et malheureusement, il ne comprend pas l’anglais. Qu’importe, les paysages parlent pour nous, je suis dans un autre temps, tout parait si calme, si sauvage. Seules quelques cultures sur les rives de la rivière qui nous mènent au lac trahissent la présence humaine.

une rizière et une ferme en bord de rivière

Nous nous arrêtons dans une de ces fermes peu avant l’entrée du lac Ba Be pour manger. La nourriture est délicieuse, poissons grillés, soupe, le tout pour un prix dérisoire (au Vietnam avec 1 dollar vous avez un repas complet!).

Je suis interloqué par le calme et la sérénité de ces gens, ils ne possèdent pas grand chose si ce n’est l’essentiel : un toit et de quoi se nourrir. Pas de télé, pas de distraction pour eux. Avec quoi peuvent-ils donc occuper leur temps libre?  Une vie à ce point reculée est-elle possible après avoir gouté à l’effervescence des villes, à la folie de la consommation ?

le lac Ba Be et les montagnes qui l'entourent

Quelques pécheurs sont sur le lac, on fait une pause sur un îlot, le temps semble s’être arrêté il y a quelques dizaines d’années. Plus que le lac , ce sont les paysages, les montagnes, cette jungle impénétrable et ses hameaux habités qui donnent à ces lieux cette atmosphère si particulière.

Nous rentrerons au rythme poussif du vieux moteur de la barque, je dors une dernière fois à Cho Ra et rentrerai demain sur Hanoï.