Mathilde Renault à la Rotonde du Botanique de Bruxelles, le 7 juin 2011

Publié le 07 juin 2011 par Concerts-Review

Lorsque je pénètre dans les couloirs du Botanique c'est le calme plat aux alentours de la Rotonde. Il est 20h00, et à peine une cinquantaine de spectateurs garnissent les gradins de la salle.
C'est loin d'etre la grande foule et pourtant la jeune Mathilde Renault mérite qu'on lui prète une oreille attentive.


A 24 ans et apres avoir pointé le bout de son nez sur des albums jazzy notamment en collaboration avec le saxo suèdois Jonas Knuttson la chanteuse/pianiste belge sort un premier album de chansons aux textes étranges sur des musiques fraîches et spontanées intitulé Cameleon Boat. Un premier pas dans un tout nouveau monde...
Finalement c'est un peu plus de septante personne qui accueillent Mathilde sur le coup de 20h30 lorsqu'elle débute son set avec "Cameleon Boat" accompagnée au violoncelle par Annemie Osborne.


Le ton est donné. Pendant 90 minutes Mathilde va nous emmener dans son univers étrange aux textes souvent surréalistes.

Coté filiation,on pense inévitablement à Tori Amos, à Regina Spektor et à la grande Kate Bush car certains titres interprétés ce soir auraient pu sans honte figurer sur son chef d'oeuvre The Kick Inside sorti en 1978. 
Voix haut perchée, envolées de piano, "The Muse & the Mouse" précède "The Hole" plus rythmé et jazzy. Petit à petit les musiciens rejoignent Mathilde sur scène. Aux percussions le charismatique Khalid Kouhen rencontré au Maroc, vivant à Paris et devenu fidèle accompagnateur de la chanteuse est impressionnant. 
"Voici maintenant un nouveau titre : "Attraction Types".


Sur ce titre, la voix quelque peu cassée de Mathilde a un petit coté Lindsay de Paul pour ceux qui s'en souviennent.
Une intro arabisante à la guitare (Bert Cools) lance "Wings" et Mathilde abandonne son piano pour un synthé. Sur ce titre on flirte avec la world Music et perso ce n'est pas dans ce registre que Mathilde me séduit le plus. Le public, lui, semble apprécier et le sourire de Mathilde fait le reste.
C'est vrai que la jeune femme est sympa et que sa simplicité à s'exprimer sur scène sans chichis la rend attachante.


Une petite cover de Zazie en forme de clin d'oeil à ceux qui lui demande de chanter en français et le set continue avec "Painted Words", "Here is a little girl" et "Multicolor" sur lequel le public sera invité à claquer de la langue en rythme ( sic!).
Retour à une orchestration plus épurée avec "Locally,Totaly" qui est un de mes titres favoris sur lequel Mathilde se montre tres convainquante. C'est vraiment dans ce registre qu'elle donne le meilleur d'elle mème.
Suivront ensuite "Those small hesitations", "Heart in a box" (superbe solo de guitare de Bert Cools) et "So Shy".
"Voici une compo que j'ai écrite la nuit à 3h du mat, ça s'appelle "Toy Music"L'apport du violoncelle présent dans la plupart des titres apporte une touche mélancolique à la musique de Mathilde Renault et sert en quelque sorte de fil rouge à son univers musical.

"Waiting"et son intro planante ( tres beau son de guitare !) nous rappelle à nouveau le style Kate Bush et l'époque où elle travaillait avec David Gilmour (Pink Floyd). 
Eh oui, quand comme moi on a plus de 2000 concerts dans les oreilles, on possède un spectre de références sur plusieurs générations ! (lol)
"Behind the water fall", plus pop et conventionnel est suivi de "Stockholm's Bay" qui cloture le set.
Le public veut un bis.
Mathilde reviendra interpréter "Going to a Town" de Rufus Wainwright et "Mathilda" de l'immense Tom Waits chanteur favori de son papa et qui est à l'origine du choix de son prénom.


Un dernier petit salut accompagnée des musiciens en bord de scène et direction le stand merchandising pour une sympathique séance de dédicaces.
Mathilde Renault possède un talent évident que le temps et l'expérience de la scène ne pourront qu'améliorer. La chenille est devenu papillon il ne nous reste plus qu'à observer vers quels jardins ses ailes vont la porter...
JPROCK