Je ne suis pas un ange - Ai Yazawa

Par Vanina Delobelle
Quand une mangaka de talent démarre et couche en pré-publication sur le magazine « Ribon » son premier shojo, on découvre un succès originel, loin d'être parfait et parfois trop simpliste à mon goût, mais qui a marqué bon nombre de lecteurs japonais et qui était déjà la prémisse de belles œuvres à venir. Le considéré culte « Je ne suis pas un ange » de Ai Yazawa a débarqué en France après ses descendants directs, que tous les amateurs du genre connaissent, mais sous un format déconcertant qui ne peut qu'attiser la curiosité.

C'est une sorte de long roman d'amitié, comme le dirait Elsa, qui naît dans le tome 1 et conduit notre héroïne, Midori Saejima, vers son Sûdo à la coiffure très sixties et aux silences lourds à cerner, vers Mamyrin élève modèle et acharnée qui va découvrir quel soutien réconfortant peut amener une confidente, vers sa professeur d'art qui l'encouragera à crayonner pour animer en images les fêtes de fin d'année…Plus de 2 ans de vie lycéenne concentrée en 4 tomes, avec le panel d'émotions et de découvertes que supposent ces années adolescentes charnières.

Mon avis :
Ma main a bondi sur ce manga, dans le rayon du libraire, pour deux raisons évidentes : bien sûr c'est un Ai Yazawa (auteure entre autres de Nana, de Gokinjo, de Paradise Kiss…bref de mangas qui rendent à la fleur bleue du shôjo un violacé plus complexe qui captive), ensuite pour son format de luxe (en poids égal à 3 volumes classiques). Certes pleuvent les bons sentiments, une intrigue quelque peu prévisible, des regards moins travaillés qu'à l'accoutumé : il ne faut pas vouloir retrouver la finesse de la Yazawa « mature » (qui s'est vraiment bonifiée au fil des ans, je crois), mais juste profiter de ses personnages (surtout les seconds rôles), rapidement attachants et qui nous font malgré tout participer au jeu addictif du « je veux connaître la suite ».

Je conclurai juste en vous rappelant que les premières fois sont toujours émouvantes, mais jamais les plus marquantes en terme de qualité…c'est ainsi que je vois ce petit ange, pas tombé du ciel ni de la dernière pluie, mais qui met diablement du boom au cœur !

Emilie Genévrier