Rdpc : La hiérarchie opte pour deux congrès

Publié le 13 juin 2011 par 237online @237online
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L'un, extraordinaire confirmera la candidature de Paul Biya. L'autre, ordinaire remobilisera les troupes.
Le mandat du président national du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (Rdpc) prend fin à la fin du mois de juillet 2011. Paul Biya devra renouveler son bail à la tète du parti au pouvoir. Dans une telle circonstance, de nombreux observateurs attendaient la convocation d'un congrès ordinaire. Mais, la question divise les caciques du régime.
L'idée de tenir un seul congrès ordinaire pour renouveler la direction du mouvement (bureau politique et comité central) a été initialement retenue par le chef de l'Etat en janvier. C'était au sortir du comice agropastoral d'Ebolowa au cours duquel il avait reçu tous les patrons politiques du Sud. Mais, au moment d'arrêter la date de la réunion, le prince d'Etoudi a reculé par crainte d'une fronde généralisée des grands perdants de ce changement.

Couper la poire en deux

Au sein du Rdpc l'option d'un congrès extraordinaire l'a finalement emporté avec, comme seul ordre du jour, l'officialisation du président sortant comme candidat à la présidentielle d'octobre. Un scénario largement défendu par le secrétaire du général du parti René Emmanuel Sadi. Le président camerounais n'a pas pour autant abandonné l'idée d'un congrès ordinaire, histoire de mobiliser ses partisans pour le scrutin. Ce scénario a été esquissé depuis son village de Mvomeka'a où durant toute la dernière semaine de mai, Paul Biya a consulté à tour de bras. Recevant Michel Meva'a Meboutou, parent très proche et ancien ministre des finances ; Pierre Moukoko Mbonjo, ancien ministre de la Communication et secrétaire adjoint à la Communication du Rdpc ; ainsi que Bidoung Mpkatt, ancien ministre de la Jeunesse et des Sports.
Une certaine pression vient de la communauté internationale pour inciter Pau Biya à ne plus se représenter. Mais, le locataire d'Etoudi n'a pas réellement l'intention de lâcher prise. La raison essentielle étant qu'il n'a pas mis en place les mécanismes d'une alternance. Selon le politologue Stéphane Akoa, de la fondation Paul Ango Ela, « Paul Biya va se représenter simplement parce qu'il n'a pas préparé sa succession ». Conséquemment, il estime que le meilleur risque pour lui est de se représenter. Tout en ménageant, autant faire que se peut, les acteurs politiques et sociaux nationaux pour éviter de quelconques mouvements d'humeur.

Magnus Biaga et La lettre du Continent


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