Interview d’un capper

Publié le 15 juin 2011 par Lokk @journaldupirate

Aujourd’hui, le Journal du pirate est parti à la rencontre d’un capper.

Un capper est une personne enregistrant des émissions, séries, documentaires ou encore des téléfilms depuis une télévision satellite ou numérique, puis les met ensuite à la disposition des internautes sur la toile.

1. Pour commencer, pouvez-vous nous décrire votre parcours ?

J’ai débuté sûrement comme tout le monde, en me demandant, en ce qui me concerne, comment faire des documentaires, par quel moyen et avec quel matériel. J’ai ensuite trouvé la méthode grâce à un forum. Puis j’ai fait des essais, grâce à un ami qui m’a fait découvrir un logiciel de DVB-T. Je me suis alors dit que j’achèterais bien le matériel nécessaire pour voir ce que ça pourrait donner.

Je suis rapidement arrivé au moment où les chaînes classiques ne me suffisaient plus. Je suis donc passé à quelque chose de plus vaste et de plus difficile, mais bien plus riche en programmes : le satellite.

Résultat : des mois de recherches et d’essais, certains pour la plupart infructueux. Des rencontres m’ont alors donné des tuyaux, jusqu’à ce que je tombe sur la bonne personne, qui savait comment faire mais qui n’utilisait pas ce moyen pour releaser des documentaires, séries et autres émissions.


2. Quelles sont précisément les étapes réalisées de l’enregistrement jusqu’à la diffusion sur le net d’un programme télévisé ?

Les étapes d’enregistrement sont tout d’abord d’utiliser un logiciel de coding, qui permet de recevoir les chaînes cryptées par satellite ou chaîne d’abonnement (Canal+, Orange, etc.). La deuxième étape est la préparation de l’encodage : il faut énormément de connaissances en script et une bonne expérience en encodage, car y il a plein de petits trucs à prendre en compte si on veut faire du bon travail. A la fin de cette étape, on arrive à la configuration de l’encodage. Pour ma part, j’utilise Megui, qui est très performant et permet d’utiliser le xvid et le x264 en même temps, de traiter deux tâches en symétrique, et fournit une fluidité de vidéo à toute épreuve.


3. Sur quels réseaux de partage opérez-vous principalement ?

A mes débuts, j’ai travaillé sur les réseaux P2P par l’intermédiaire de plusieurs trackers. Aujourd’hui, comme la majorité des cappers, je suis sur la scène et les newsgroups.


4. Entretenez-vous de bonnes relations avec les principaux acteurs du warez (topsites, teams de scène…) et du P2P (administrateurs, releasers…) ?

J’ai de très rares contacts avec les admins du warez. Pour les topsites, je suis en relation avec celui qui pre mes releases sur la scène. J’évite d’avoir des contacts avec les admins du P2P, car c’est plus prudent avec eux. Pour les releasers, je garde de bons rapports avec certains, car ils ont été là à mes débuts et m’ont soutenu lors de ma progression.


5. Que pensez-vous des différents conflits entre les teams ?

Ce que j’en pense ? C’est un peu du grand n’importe quoi… Certains essaient de tout faire pour « épater la galerie » : sortir des nouveautés avant tout le monde, faire telle ou telle chose mieux que les autres… Je trouve ça minable pour ma part. Si chacun s’en tenait à ce qu’il sait bien faire, tout irait pour le mieux, mais certains préfèrent « se la ramener » alors que c’est complètement dérisoire, c’est un problème entre personnes et non entre teams !


6. Selon vous, des lois telles que HADOPI ou LOPPSI peuvent-elles mettre en danger votre activité et l’échange de fichiers sur internet ?

Personnellement, pour HADOPI(pi), je préfère ne rien dire. C’est voué à l’échec depuis sa création, car les personnes qui dirigent ce pays ont peur de ce qu’on pourrait faire avec internet, comme par exemple ce qui se passe avec les Anonymous, et souhaiteraient un black out d’internet en France. Pour LOPPSi, je ne connais pas suffisamment pour en parler.


7. Avez-vous un message supplémentaire que vous voudriez faire passer à l’ensemble des internautes qui vous lisent ?

Pour moi, la culture est un droit. Il est important de pouvoir donner aux personnes qui n’en ont pas forcément les moyens la possibilité de la découvrir.

Pour finir, je pense que j’aurai un petit message pour tous ceux qui m’ont soutenu jusqu’ici et qui m’ont aidé à toujours aller de l’avant. Je remercie tout(e)s celles et ceux qui m’auront reconnu.

Arrêtez de toujours chercher la petite bête ! Vous êtes grands, alors agissez en tant que tels.

Sur ce, je remercie le Journal du pirate pour l’interview qui m’a été proposée, et à divx77 d’avoir attendu si longtemps pour la faire.

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