ALZHEIMER: Le régime alimentaire peut limiter le risque – Archives of Neurology

Publié le 16 juin 2011 par Santelog @santelog

Un régime alimentaire faible en graisses saturées avait démontré ses bénéfices dans beaucoup d'autres domaines, ici un tel régime pourrait aider à “conjurer” la maladie d'Alzheimer selon cette petite étude de 4 semaines, réalisée par des chercheurs du Secrétariat américain de la santé aux Anciens combattants, publiée dans l'édition du 6 juin de la revue médicale Archives of Neurology. En fin de compte, concluent les chercheurs, un régime alimentaire faible en acides gras saturés pourrait améliorer la performance mentale et cognitive dans la maladie d'Alzheimer.


Cette petite étude a testé 2 types de régime alimentaire chez 20 adultes en bonne santé et 29 personnes avec troubles de la mémoire, une alimentation faible en acides gras saturées comparée à un régime alimentaire riche en graisses saturées comportant des aliments à index glycémique élevé. L'étude constate que le régime faible en graisses saturées entraîne un effet sur les niveaux d'une protéine liée à la maladie d'Alzheimer dans le liquide céphalo-rachidien entourant le cerveau et la moelle épinière.


Cet essai contrôlé randomisé portait sur les effets des régimes alimentaires spécifiques sur la capacité cognitive et différents marqueurs de la maladie d'Alzheimer, à la fois chez des personnes en bonne santé et des personnes atteintes de déficience cognitive légère. A la connaissance des auteurs, aucune étude n'avait encore examiné les effets d'une intervention diététique sur les protéines liées à la maladie d'Alzheimer dans le liquide céphalo-rachidien (LCR). Des études observationnelles récentes ont suggéré que l'apport élevé en graisses saturées est associé à un risque accru de maladie d'Alzheimer ou de troubles cognitifs, et que l'augmentation d'acides monoinsaturés et polyinsaturés, est associée à un risque réduit. Cependant, ils précisent que jusqu'ici, les essais testant les effets des acides gras spécifiques chez les personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer ont été décevants.


L'étude a recruté 20 adultes en bonne santé (âge moyen de 69,3 ans) et 29 adultes (âge moyen 67,6 années) présentant un type de déficience cognitive légère impliquant des problèmes de mémoire. Les participants ont été assignés au hasard et pendant quatre semaines, soit à un régime alimentaire riche en graisses saturées et avec des aliments à indice glycémique élevé (régime riche: 45% des calories proviennent des matières grasses (25% de gras saturés, 35-40% de glucides et 15-20% de protéines), soit à un régime alimentaire faible en acides gras saturés et avec des aliments à faible indice glycémique. Au début de l'étude et 4 semaines plus tard, les chercheurs ont testé des niveaux de protéines liées à la maladie d'Alzheimer dans le liquide céphalo-rachidien, effectué divers tests biologiques et évaluations des fonctions cognitives et réalisé des mesures de l'insuline, de glycémie et des lipides sanguins.


Les différentes protéines liées à la maladie d'Alzheimer mesurées dans le LCR comprenaient deux formes de bêta-amyloïde (Aß42 et Aß40) et la protéine tau. Ces protéines s'accumulent et forment des dépôts anormaux dans le cerveau des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer.


Les chercheurs constatent que,


·   chez les personnes ayant un trouble cognitif et amnésique léger et les individus en bonne santé le régime “maigre” réduit les concentrations de la protéine Aß42 dans le LCR,


·   chez les personnes à troubles cognitifs, le régime “maigre” augmente les concentrations de la protéine Aß42 dans le LCR par rapport à un régime “riche”.


·   Les chercheurs n'ont pas perçu d'effet du régime alimentaire sur les niveaux des autres protéines, bêta-amyloïde (Aß40) ou protéine Tau.


·   Ils constatent qu'un régime “maigre” réduit la mémoire visuelle chez les individus en bonne santé etlégèrement amnésiques, comparativement à un régime riche.



Les chercheurs concluent donc que le régime alimentaire peut être un puissant facteur de modulation du risque de maladie d'Alzheimer et de la performance mentale, de par ses effets sur certaines protéines liées à la maladie, dans le liquide céphalo-rachidien. Mais comme c'est une étude de très courte durée, il n'est pas possible de dire avec certitude si l'alimentation aurait une incidence sur le risque de développer la maladie d'Alzheimer.


Source: Archives of Neurology, Vol. 68 No. 6, June 2011 2011;68(6):743-752. doi:10.1001/archneurol.2011.12 Diet Intervention and Cerebrospinal Fluid Biomarkers in Amnestic Mild Cognitive Impairment.


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