Squad Battles Red Victory : l’Armée rouge prend sa revanche

Publié le 16 juin 2011 par Cyberstratege

Squad Batttles : Red Victory est le dernier jeu de la série des Squad Battles éditée par HPS, le célèbre développeur de wargames « pour hexperts ». Depuis le premier volet de la série, celle-ci est connue pour son interface pour le moins sobre, voire austère, mais qu’en est il vraiment ? Que trouve-t-on en fait sous ce design apparemment daté ?

Le chemin qui mène au wargame

J’ai pour ma part découvert cette série avec l’opus Pacific War sur … la guerre du Pacifique, puis Advance Of The Reich, sur Barbarossa, une vraie merveille … dans sa catégorie. Il est vrai que ces jeux à la conception ancienne, à l’interface austère et à la prise en main ardue, n’incitent pas au premier abord les « non-initiés » à tenter leur chance.

Advance of the Reich, le début de la guerre germano-soviétique, pour lequel Red Victory fait office de suite.

HPS s’est également fait connaitre pour des jeux concernant d’autres échelles (opérationnelle notamment) et d’autres époques (napoléonienne, Guerre de Sécession et plus récemment Première Guerre Mondiale avec « France 14 », voir notre test). Bien que plébiscités par le monde assez fermé du « wargame papier porté sur PC », ces jeux restent généralement associés à une forme de geekitude avancée, bref, ce n’est pas du grand public.

Les Squad Battles

Recentrons le débat. Les Squad Battles (quel que soit l’opus ; voir aussi le test de Dien Bien Phu ou celui de Spanish Civil War) sont des wargames à l’échelle tactique, c’est-à-dire qu’un pion représente entre un (leaders) et dix hommes (groupe de combat ou « squad »), ou encore une arme collective (canon) ou un véhicule, blindé de combat ou autre.

Au vu de l’échelle, les questions que le joueur sera amené à se poser seront du type : « comment organiser la progression de ce peloton ?», « où placer cette MG42 pour couvrir l’accès à ce pont ? » ou encore « dois-je utiliser des munitions explosives ou fumigènes avec mon appui de mortier ? ». Bref, pas de gestion de ressources, d’organisation de ravitaillement ni de planification de renforts, on est ici dans le vif du sujet.
En ce sens, SB peut être considéré comme une version informatique du vénérable (et vénéré) Advanced Squad Leader (ASL), du moins le jeu vidéo qui s’en rapproche le plus de part ses mécanismes.

Il s’agit d’un jeu au tour par tour « I go, you go » des plus classiques, mais évidement, les unités adverses ne restent pas passive pendant votre tour, les tirs d’opportunité sont un des éléments majeur du produit. Faire avancer votre groupe de combat « dans la verte » (comprendre, à découvert) face à une mitrailleuse ennemie revient à les envoyer à l’abattoir, même si ce sont des troupes d’élites et que la sulfateuse est servie par des conscrits.

Attaquer une ligne fortifiée de front est rarement une bonne idée.

De fait, la tâche du défenseur revient à créer des glacis, ou « killing zones », c’est-à-dire des secteurs battus par le feu de ses armes automatiques, et par lequel son adversaire sera obligé de passer. L’attaquant quant à lui, ne sait pas où se trouve le défenseur, et bien souvent, l’artillerie sera plus utile pour placer des fumigènes que pour tirer des obus explosifs, surtout quand on ne sait pas ou est l’ennemi.

Il existe ainsi plusieurs stratégies d’attaque en fonction de vos moyens :

La prudente : si vous avez beaucoup de munitions, de l’artillerie et beaucoup de temps, vous pouvez rester planqué le temps que les grosses pièces fassent le ménage. Hélas, l’attaquant a rarement ce luxe.

A la russe : vous envoyez vos conscrits à découvert sur les positions adverses, ils se font massacrer mais vous savez désormais où sont planqués les boches ! Faites tonner l’artillerie et écrasez les !

Et quand vous n’avez ni toute la journée, ni des conscrits à foison, presque tout le temps en fait, il va falloir jouer de tirs d’appui, de progression à couvert et en rampant, de fumigènes, de contournement, bref, de ruse (non, pas de russe !).

L’interface

Bon, ce n’est pas Company of Heroes, c’est sûr, mais les deux jeux ne concourent pas non plus dans la même catégorie. Squad Battles Red Victory a une interface sobre, pour ne pas dire austère.

A cela se rajoute pas mal de lourdeurs, comme par exemple pour bouger une unité, où il vous faut cliquer sur l’hexagone en question, puis sur l’unité que vous souhaitez déplacer (dans le bandeau en bas de l’écran), puis sélectionner le mode mouvement (par opposition au mode tir, en haut de l’écran) puis clic droit sur l’hexagone de destination. Bref la souris aura fait un aller-retour sur tout la hauteur de l’écran pour chaque déplacement. Quand on ballade un bataillon squad par squad, c’est long.

Idem aussi pour sélectionner le type de munition, il faut passer par des sous menus pas très intuitifs.

Red Victory propose en option une « vue 3D », sensée améliorer le graphisme, jugez par vous-même :

Oui, il vaut mieux rester en 2D normale.

Squad Battles Red Victory : l'Armée rouge prend sa revanche, 8.0 out of 10 based on 1 rating

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