Gianni et les femmes…

Publié le 17 juin 2011 par La Fille Aux Chaussures

Ce qui différencie immanquablement les différentes cultures qui composent notre vieille Terre est sans aucun doute, l’humour. Certains souriront devant l’humour gras américain, d’autres mourront de rire face à l’humour grinçant anglais. Selon, notre vécu, selon notre éducation, tout ne nous amusera pas de la même façon.

Ici, c’est de l’humour italien dont il s’agit. La comédie italienne se définit par son côté poétique, mélancolique, nostalgique, sympathique. « Gianni et les femmes » ne fait pas exception. Il s’agit d’un film charmant, plaisant, sur le temps qui passe, la vieillesse. Certes, le film n’est pas hilarant ; il est en revanche plaisant, fait de cette Italie qu’on aime : l’Italie pittoresque, de cartes postales.

Le personnage principal, Gianni (que nous avions pu rencontrer dans « Le déjeuner du 15 août« *), la soixantaine, en pré-retraite, vague entre sa femme qui est devenue au fil des années plus une co-locataire qu’une amante (ils font chambre à part), sa grande fille qui lui fourgue dans les pieds son copain-mou-du-genou-qu’elle-n’arrive-pas-à-quitter-parce-qu’elle-tient-d’abord-à-passer-ses-examens, une charmante voisine dont il promène le chien et surtout sa maman, savoureuse nonagénaire qui passe ses journées à jouer au poker avec ses copines du même âge et qui appelle son fils dès qu’elle a de la fièvre (dès 37°2C, donc). Il ne s’ennuie pas, il erre. Son meilleur ami tente bien de lui ouvrir les yeux en lui assurant qu’à son âge, TOUS les hommes ont une maîtresse (dédicace à Silvio B.), de préférence jeune et belle, quitte à avaler une petite pilule bleue pour la contenter à tous les niveaux mais ce n’est pas lui, lequel prend autant de plaisir à regarder la poitrine Gina Lollobrigidienne de la vendeuse des quatre saisons qu’une vieille Fiat 500.

* Il n’est pas nécessaire de l’avoir vu auparavant ; vous ne serez pas perdus pour autant (NDLR).

Gianni, la soixantaine éclatante, fait preuve d’un dévouement exceptionnel : il est au service de son épouse, femme active débordée, de sa fille adorée, du fiancé de sa fille qui a élu domicile chez lui, et surtout de sa vieille mère, noble déchue qui s’obstine à vivre au-dessus de ses moyens.
Un jour, son ami Alfonso lui ouvre les yeux : tous les hommes de sa génération, malgré leurs airs respectables, ont une maîtresse. Gianni tente alors de changer les choses…
Il y a Gabriella, l’inaccessible, désirée de longue date, Valeria, son merveilleux premier amour, la sublime Cristina, aide à domicile de sa mère, et l’infinité des femmes qui peuplent le monde…
Gianni, tel un vieux moteur qui se remet en marche, fait du boucan, de la fumée, mais peine à passer la seconde.