Esther

Par Metstacapuche @metstacapuche

Critique film : Esther (Orphan), réalisé par Jaume Collet-Serra, avec Vera Farmiga, Peter Sarsgaard, Isabelle Furhman… sortie cinéma 12/2009

Pour les productions entrant dans les catégories « Thriller », « Épouvante » et « Contenu Mimimathyophile », voici une excellente surprise sortie juste à la veille de l’année 2010. Un petit film que l’on va voir sans en attendre grand chose, et qui pourtant se révèle bien plus efficace que pas mal de blockbusters.

Le synopsis est relativement classique : une cellule familiale confrontée à un évènement dramatique, en l’espèce la perte d’un enfant, et qui va tenter de le surmonter via l’adoption d’un autre. Vous devinez qu’il s’agit du personnage éponyme qui va se charger de détruire l’harmonie d’une famille déjà bien fragile (problème d’alcool, adultère…).

Les films dont le héros est un enfant ont généralement tendance à me taper sur le système. L’interprétation des jeunes acteurs étant souvent le talon d’Achille qui défait ma concentration… Comment prendre au sérieux un film dont on a l’impression que le personnage principal récite son texte ou cabotine ? Mais ici l’interprétation est aux petits oignons. Une mention spéciale à Isabelle Furhman (proprement terrifiante) et à Aryana Engineer (qui joue une petite fille sourde très attachante), toutes deux excellentes.

Et ce n’est pas le seul atout d’Esther. La photographie sert efficacement la tension croissante et se rapproche, toute proportion gardée, de celle de Morse (de Tomas Alfredson) pour la beauté de ses paysages glacés. Cette tension, justement, est bien amenée et va crescendo. S’il est évident dès le départ que quelque chose ne va pas chez Esther, comme le souligne assez clairement l’affiche, son emprise sur sa famille d’accueil et sa volonté de la détruire accroissent réellement le malaise au fur et à mesure de la projection.

Le seul bémol que je pourrais mettre à cet excellent thriller est qu’il a cédé à la mode du » twist final ». Cependant, s’il peut paraître peu vraisemblable, il passe comme une lettre à la poste pour peu que vous ayez été touché par le film de manière générale.

8/10