Heroes – Saison 3

Par Geouf

Après le ratage quasi intégral de la seconde saison d’Heroes, et ce malgré sa longueur réduite (11 épisodes au lieu de la vingtaine habituelle !), il convenait pour les scénaristes de redresser la barre pour cette troisième année. Une troisième salve d’épisode assez conséquente (25 au total), dès lors divisée en deux volumes très différents.

Le volume 3, Villains, reprend une fois de plus l’idée de la menace future qu’il faut à tout prix contrer, comme dans les deux premières saisons. Cette fois-ci, il s’agit d’un sérum permettant de donner des pouvoirs à n’importe qui, ce qui une fois de plus conduira à l’apocalypse. La différence avec les autres saisons, c’est que cette fois les personnages vont se retrouver fortement divisés en deux factions, selon leur opinion concernant le fameux sérum. Une idée plutôt intéressante, mais malheureusement très mal exploitée au final, et ce pour plusieurs raisons. Tout d’abord, le méchant de ce volume, incarné par l’excellent et trop rare Robert Foster, fait son apparition bien trop tard pour réellement inquiéter, et surtout le but poursuivi par celui-ci n’est dévoilé qu’à la toute fin du volume. Du coup, difficile de comprendre les tenants et aboutissants de l’intrigue (on a clairement l’impression que les scénaristes travaillent au jour le jour, sans plans précis), les scènes dans le futur ne servent pas à grand-chose, et au final on ne voit pas vraiment ce que les héros ont bien pu changer. Les revirements des différents personnages se rangeant aux côtés du vilain en chef semblent aussi totalement aléatoires (mis à part les bad guys qui veulent juste tout faire péter). Et en parlant de revirements, le plus gros défaut de cette saison (dans les deux volumes d’ailleurs), est le manque de constance des personnages, qui changent d’opinion et de camp comme des girouettes. Le pire à ce niveau est le personnage de Sylar, qui en viendra même à changer de bord trois fois au cours d’un seul épisode ! Un manque de constance qui nuit franchement à la crédibilité de l’intrigue et des personnages, beaucoup trop nombreux pour tous exister pleinement.

Le même problème se répétera d’ailleurs dans le volume 4, Fugitives, qui reprend grosso modo l’intrigue du film X-Men 2, et voit cette fois Nathan Petrelli mettre en place une unité de chasse aux personnes dotées de pouvoirs. Là encore, les rebondissements de l’intrigue sont assez peu crédibles, surtout lorsque Nathan est surpris que les hommes de son unité décident d’éliminer les « mutants » plutôt que de les aider. Cette seconde partie de saison s’avère tout de même un peu mieux structurée que la première et moins chaotique à suivre. Malgré tout, les scénaristes n’hésitent pas à balancer des sous-intrigues sans queue ni tête (l’histoire de la tante des frères Petrelli), voire des informations cruciales sans aucun événement annonciateur (les saignements de nez de Hiro, qui débarquent comme un cheveu sur la soupe en fin de saison).

Cependant, cette troisième année ne comporte pas que des points négatifs. Tout d’abord, elle est suffisamment rythmée pour se suivre sans déplaisir malgré ses incohérences, contrairement à la saison 2. Ensuite, elle offre quelques bons moments de bravoure héroïques et affrontements impressionnants, avec une bonne utilisation des effets spéciaux, ce que les précédentes saisons avaient eu du mal à proposer. Certains personnages ont aussi droit à un traitement de faveur, notamment Angela Petrelli, qui gagne enfin en profondeur après avoir passé deux saisons à jouer les manipulatrices sans cœur et sans relief. Idem pour Sylar qui, malgré ses revirements agaçants et irrationnels, devient un méchant tragique et émouvant, tout en restant une figure du Mal terrifiante.

Bref, cette troisième année de Heroes redresse légèrement la barre après le désastre de la saison 2, mais on est encore loin de la réussite de la saison 1, la faute à un trop grand nombre de personnages et une intrigue beaucoup trop bordélique pour convaincre…

Note : 5.5/10

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