Parcours performatif, résurgences#2

Publié le 19 juin 2011 par Desartsonnants

RÉSURGENCE #2

21 juin 2011// Edition #2 : Parcours //
Performance et arts éphèmères
de 17h à l’aube //
Plateforme

73 rue des Haies
75020 Paris France
t : + 33 9 54 92 23 35
métro : Avron, Maraîchers, Buzenval


L’événement Résurgences est conçu comme une exploration des arts éphémères et performatifs.
En résonance à l’exposition Une journée de coïncidences, et à l’occasion du premier anniversaire de Plateforme et des 10 ans du collectif L’entreprise, la deuxième édition de Résurgences propose une réflexion sur l’idée de Parcours.
...
Durant toute une nuit, l’évènement propose une expérience collective où les formes performatives et sonores se répondent dans un voyage initiatique, métaphorique et spatio-temporel.
Vous êtes vivement invités à venir partager et faire exister ce moment. L’espace de Plateforme sera configuré pour alterner les projets d’une dizaine d’artistes sur 2 espaces, ainsi que pour ménager des zones de repos et de discussion.
Le bar sera ouvert tout au long de la nuit pour servir des repas, des encas, des boissons froides ou chaudes.



Artistes 

-Joël Hubaut / Léa Le Bricomte
- Maria Clark
-Dorota Kleszcz
- Jean-Marc Savic
-Philippe Boisnard / Hortense Gauthier
- Marc T.
-Manuela Centrone
-XO_54 feat. Matthieu Blanchard
-Angie Eng / Pascal Battus
-Jean f Blanquet
-Antoine Proux

Près de cinquante ans après l’apparition de la performance en tant que pratique artistique nouvelle, sa vitalité ne cesse d’étonner les observateurs. Après avoir survécu aux redéfinitions postmodernistes, la performance déroute toujours, tant par sa résistance à tout exercice théorico-descriptif que par sa surprenante capacité d’hybridation avec les domaines les plus récents (performance interactive, vidéoperformance, performance en réseau…). L’importance de la performance aujourd’hui est confirmée par l’intérêt croissant des jeunes générations d’artistes exerçant dans les pays occidentaux et par une formidable expansion du domaine dans les pays de l’Est, en Asie et en Amérique Latine.

Déjà à ses débuts, par la coprésence non-médiatisée de l’artiste et de participants dans l’espace-temps réel, la performance procurait à ses protagonistes une intensité du vécu inatteignable dans les formes dites « classique » de l’exercice artistique. 
Aujourd’hui, à une époque de dématérialisation et de virtualisation de l’expérience humaine, le corps dans l’espace réel reste plus que jamais une constance étonnante de l’expérience esthétique. L'actualité du temps et la matérialité de l'espace de la performance engagent le corps même des protagonistes et provoquent en eux un état de « supra-conductibilité » cognitive, révélée maintes fois par l'incroyable permanence des souvenirs liés aux détails des actions vécues dans le contexte de la performance. Cette intensité du vécu dans l’espace-temps réel intéresse au plus haut degré à la fois les acteurs de la scène culturelle (institutions, galeries, associations, écoles d’art) et la toute récente recherche scientifique menée au carrefour de la neuroesthétique et des sciences cognitives. En témoigne en France l’actualité de la pratique, puissamment relancée par la création de nouveaux festivals et lieux de performance à rayonnement international et une série de projets de recherches menés dans le cadre du CNRS, en prolongement de l’expérience initiée avec des artistes de performance par Nelson Goodman à Harvard Université en 1967.
Le collectif l’Entreprise apporte sa contribution au débat en proposant un événement périodique consacré à la pratique de la performance, dans son nouvel espace, ouvert récemment dans la capitale. [J. B.]

Programme 

Joël Hubaut / Léa Le Bricomte
Performance mixte

Joël Hubaut et Léa Le Bricomte, plasticiens aux univers bucoliques et étranges tentent d'expérimenter l'imprévisible percolation entre poésie sonore et rock-métal par des processus flexibles et spontanés d'improvisation in situ et cela comme un prolongement possible de leurs expériences plastiques.

Entre cabaret et performance, leur attitude hybride expansée, (voix amplifiée, guitare expérimentale, gestes incongrus), engendre un mix scénique aléatoire qui convoque autant le concert que la sculpture. Aucune intention préméditée, c'est la situation et le contexte éprouvé en temps réel qui déclenche le pulse de la transe dans le cadre traversé.

Une énergie décalée, un flux trouble, conceptuellement punko-zen et tragiquement parodique.

http://joelhubaut.jujuart.com
http://www.myspace.com/lealebricomte

Maria Clark
Performance "Just going round in circles in the frame"

Le travail de Maria Clark s'engage principalement dans les espaces frontières ou interzones; géographiques, physiques , psychiques.
Une œuvre marquée par l’obsession du cloisonnement. Par ses installations, ses vidéos et ses actions, qui utilisent couramment son corps comme médium, elle aborde entre autres les questions du genre, de la séparation, de l'entre-deux, de la ligne, du territoire, des nations, de l'immobilisme, de l'obstacle, du mur, du libre espace…

www.mariaclark.net

Dorota Kleszcz
Performance "La grande sortie"

Elle crée et produit des performances, installations et vidéos. Dans ses apparitions, elle investit un lieu et y réalise une installation dans laquelle elle se met en scène. Dans les projets « Blanc » et « Noir », elle trouve une nouvelle direction et présente le côté interactif de ses performances. Un de ses projets récents « Amorphe » est construit comme un environnement visuel et sonore représentant son espace vital ou elle évolue d’une manière symbolique. « Amorphe » se développe avec le temps et se traduit par plusieurs réalisations : sculptures, peintures, vidéos.
Dans ses anciennes performances l’artiste pose la question du sens de son existence. Les thèmes de la route et du processus de renouement sont devenus en quelque sorte les motifs principaux de son activité actuelle. Ses performances sont des déclarations très personnelles. Elle construit celles-ci au grés des observations de la vie, où elle fait une analyse des problèmes d’adaptation dans le monde du XXI siècle.

http://www.dorotakleszcz.com

Jean Marc Savic
Performance en 2 parties

"Gimme some truth"

Le travail que je mène depuis neuf ans au sein d’un centre d'accueil pour demandeurs d'asile induit un questionnement important autour de notions de territoire physique et psychique (la relation à l'autre, le psychotraumatisme…), politique (les politiques migratoires, le droit au sol…), et autour de la question cruciale de l'origine et de l'appartenance.
Le réfugié est un individu vivant en suspension sur un territoire fragmenté troublant toute frontière entre fiction et réalité.
La  puissance de nos démocraties réside dans leur pouvoir de produire les conditions propices à une hallucination collective.
La démocratie de contrôle informationnel comme nouvel humanisme ou comme nouvel ordre divin ?
La réalité démocratique (comme illusion politique inavouable), fondée sur une sécurisation et un contrôle permanent de ses frontières physiques et psychiques, produit un puissant processus de perte de soi par l’oubli de l’autre. La réaffirmation croissante de l’identité nationale par nos démocraties européennes, est particulièrement symptômatique de la manière de s’engager dans le futur et  donc d’envisager la figure de l’autre.
La peur de l’étranger est sans nul doute un des signes les plus tangibles de notre pauvreté en monde.

Les deux performances que je propose sont deux actions complémentaires.
La première action consiste en une course (la course comme un processus de fragilisation du discours et de la posture assise en tant que références anthropocentriques) dans l’espace public (l’extérieur), accompagnée de la déclamation d’une liste. Il s’agit d’une classification de tous les pays reconnus par la Communauté internationale, ordonnés selon un indice particulier : le taux de suicide.
La deuxième performance consiste en une dissection (la dissection comme « ouverture » et comme sculpture concrète « à l’envers ») dans l’espace privé de Plateforme (l’intérieur), accompagnée d’une lecture - répétition d’un extrait de récit de vie (le récit comme construction d’une variation dissonante de la réalité) de demandeur d’asile, et d’une production sonore concrète en direct.

Philippe Boisnard / Hortense Gauthier
Performance poétique multimédia

HP Process (Hortense Gauthier et Philippe Boisnard) est une entité dans la conjonction/disjonction qui développe une pratique d’art-action numérique.
Ils travaillent essentiellement sur des performances poétiques multimédias où se mêlent le corps/la voix avec l’image et le son générés en temps réel et de manière interactive, mais aussi sur des créations sonores et des oeuvres vidéos.

http://databaz.org/hp-process

Marc T.
Performance sonore

Après six album composés entre 1998 et 2005 sur les labels « Noise Museum » puis « M-tronic » avec son projet électronique "Dither" aux rythmes synthétiques syncopés et planants ; Marc.T revient avec une nouvelle expérience analogique-numérique, pour un live inédit !

Ces dernières années il est apparu sur scène avec son groupe rock « Dirge » auquel il a préféré se consacrer.
Plusieurs albums ont vu le jour dont le dernier « Elysian Magnetic Fields » sur Division Records.
Après plusieurs concerts récents ou nos voisins d’Europe de l’Est ont découvert  une atmosphère sombre frontale et suffocante,
Marc.T fait une pause pour se replonger dans l’univers des machines.

C’est avec une nouvelle configuration technique qu’il réalisera une performance entièrement live axée sur la sensation auditive, l'impact sonore, les rythmiques perturbées et sur les séquences dissimulées.

Manuela Centrone
Performance Haiku

La performance Haiku a été pensée pour la deuxième édition de l'évènement Résurgences.
Elle se déroulera dans l'espace externe  proche a' la galerie et parmi le public, de 22h a minuit.
Haiku sont des actions qui résultent presque inaperçues; des images, des gestes poétiques qui ont comme but d'introduire l'art dans le milieu urbain et parmi les spectateurs, d'une façon subtile et silencieuse.
Haiku c'est une réflexion sur l'art performance, sur l'artiste-performer et sur son rôle dans la société.
Apporter de la poésie, de la beauté, de l'imprévu dans le quotidien, c'est le but de ces actions éphémères et symboliques, de durée variable (très courtes ou au contraire très longues), qui évoquent une façon de vivre autrement. 

http://centronemanuela.e-monsite.com/

XO_54 feat. Matthieu Blanchard
performance sonore

Fricative , Uvular, and Bilabial Art ; they make minimal installations with sounds, wallpaintings and other delights.
They apply a contextual, collaborative and adaptative work according the modalities and spaces of exhibitions and/or live. since 2010-11-09.

http://xo54.b00t.fr/

Angie Eng / Pascal Battus
Performance Tremorrag
dessin en direct / son

Le mouvement, peut-t-il s’exprimer comme la musique et l’image ? La musique Noise et les vidéos de Pascal Battus se mélangent avec les images et les sons de Angie Eng, peaufinées à la palette graphique. On éprouve alors comme un temps impossible, suspendu ou éclaté, attribut d’irréalité commun au rêve et au cinéma.

http://angieeng.com/blog/?page_id=113

Jean f Blanquet
Project Singe

_project compagnie audio_visuelle appliquée?
(association 1901 crée en 1997),
- depuis le début _project mène un travail sur les rapports image/son dans le direct.
- est à l'initiative de plusieurs soirées/évènements à Montpellier -les multiprises- (19 ont été réalisées au total), soirées où se mêlent actes sonores et mix-image, expos photos, courts métrages...
- depuis 2000 _project se positionne comme compagnie audio_visuelle appliquée en créant des performances comme -le cerveau-/-médicaments-/-L.évolution-/-le Si aigu-/-dans le champ du loisible-/-figure #- ainsi que des installations multimédias : -Ad_dress-/-observation-/-SYNTAXprototype- et réalisation de CD et DVD -monkey_party-.

http://projectsinge.net

Antoine Proux
performance parcours
Moulin à paroles

Moulin à paroles est une déambulation qu'Antoine Proux réalise en poussant une roue ayant l'apparence du panneau de signalisation « sens interdit », dont la bande centrale a été découpée pour accueillir des lettrages en bois. Au gré de ses promenades, l'artiste se sert de ces outils pour « soustitrer» à même le sol les idées ou suggestions que lui inspirent les espaces rencontrés. Réduites à un mot, un terme simple, ces traces viennent interroger le paysage et la vie urbaines ainsi que notre façon de les appréhender.
Vouées à disparaître sous le pas pressant des citadins, ces bandes blanches hors les routes témoignent pour un temps d'un passage et d'une sensation que la ville renouvelle sans cesse : car le véritable moulin à parole c'est bien elle, dans sa faculté à nous interpeller et à nous émouvoir toujours.

François Mallard