Et si je profitais de ces quelques mots...

Par Albanlao

Nelly m'a demandé : combien de temps survit-on lorsque l'on n'existe plus pour personne ?
Pas longtemps, je lui ai répondu. Pas longtemps, mais déjà trop longtemps.
D'abord, on commence par faner. On rapetisse. On se recroqueville. Ensuite, on se noie. Dans nos propres larmes. Des larmes noires, épaisses, intarissables. Puis arrive l'angoisse, impitoyable, écrasante. On tente de se raccrocher. On lutte, on crie : vaines tentatives. Le processus suit son cours, imperturbable : la mort est à l'oeuvre, tyrannique.
Mais je crois que Nelly n'a aucune raison de me poser la question... Avez-vous déjà vu une fleur pleine de générosité ignorée du regard des autres ?...
Et si je profitais de ces quelques mots pour lui dire que chaque jour, j'ai une petite pensée pour elle. Une toute petite pensée qui me fait croire que moi non plus, je ne suis jamais seul...