Purge – Sofi Oksanen

Par Delphinesbooks

Ce livre est une lecture commune avec Sev des chroniques assidues, retrouvez son avis sur son blog.

L’auteur

Sofi Oksanen est née en 1977 et a passé sa jeunesse en Finlande. Son père, électricien, est finlandais et sa mère est ingénieur et a grandi en Estonie durant l’occupation soviétique avant d’émigrer en Finlande en 1970

Avant de se consacrer à l’écriture, elle étudie la littérature à l’Université de Jyväskylä et à l’Université d’Helsinki ainsi que la dramaturgie à l’Académie de Théâtre d’Helsinki. Purge est son 3ème roman.

Le livre

J’en attendais beaucoup car ce livre a été salué par de nombreux prix et surtout par le public. J’en attendais peut être trop. Parce que c’est un livre qui dénonce des faits inadmissibles de l’histoire dont on n’a pas assez peu parlé et qui donne la parole à des femmes qui ont subi des violences.

Il évoque le destin de l’Estonie, un pays confronté au nazisme et ensuite au communisme, en mettant en scène deux femmes et en alternant les époques. Les années 40, alors qu’Aiide est une jeune femme et que l’Estonie subit la guerre, et les années 90 alors que l’Estonie est toute juste indépendante et que Zara, la seconde protagoniste, débarque dans la vie d’Aiide. On va découvrir au fur et à mesure ce qui les lie. Il y est question de trahison, d’amour caché, de viol, de prostitution, etc.

On ne peut nier que ce livre est impeccablement construit et maîtrisé. Mais voilà, je n’ai jamais réussi à « rentrer dedans », je suis restée en lisière. Je crois que c’est en partie à cause du style (et peut être de la traduction), très factuel. Ce livre est surtout fait de descriptions du quotidien de ces femmes, cela m’a peu intéressée voire même lassée. L’écriture très distanciée est faite d’énumérations avec un style haché et tendu. On n’apprend rien sur les réflexions ou les pensées de ces femmes. Il y a ainsi beaucoup de sous entendus, de messages entre les lignes, car comme l’a dit Nancy Huston, l’auteur raconte ici l’indicible. Malheureusement, à trop faire de non dits, l’écriture semble pour moi trop froide et désincarnée et je n’ai jamais réussi à me sentir touchée par ces femmes.