Acheter des produits français : Oui, mais lesquels ?

Publié le 21 juin 2011 par Letombe
Selon le CREDOC les français seraient 64% à prêts à payer plus cher des produits industriels fabriqués en France. Mais, est-il encore possible, face à la baisse du pouvoir d'achat et la forte désindustrialisation, de le faire ?


Publiée en mai 2011 : « L’enquête du CRÉDOC révèle que ce regain d’intérêt pour le « made in France » témoigne d’une confiance croissante dans la qualité des produits industriels fabriqués en France (...) » Mais, si cette attitude indique : « (...) la volonté de contribuer à défendre les emplois dans le pays (...) » Il sont « (...) 73 % à déplorer le déclin de l’industrie française »
Si l'agriculture reste un des derniers domaines où on peut trouver des produits français, ça fait combien de temps, en tant que consommateur lambda, que vous n'avez pas eu entre les mains un article portant la mention ou l'étiquette Fabriqué en France ?
Et ce n'est pas le lancement par Yves Jego le 19 mai dernier de la nouvelle marque France qui risque d'améliorer la valorisation des : « (...) produits fabriqués en France, noyés dans la vague d’une mondialisation galopante (...) » D'autant que : (...) « Pour obtenir le label, 50 % a minima de la valeur ajoutée doit être française et le produit doit être intégralement conçu en France. On comprend ici que la moitié des composants, au maximum, peut donc venir de l’étranger (...) » explique le site lemadeinfrance
Le problème de la France n'est pas un cas unique, puisque que ce soit en Europe ou aux Etats Unis, il est devenu quasiment impossible de consommer national.
En ce qui concerne l'Europe, il y a une raison bien précise : La lutte contre l'inflation, première préoccupation de la BCE. En effet, dans le monde de Jean-Claude Trichet, les prix et les salaires ne doivent jamais augmenter !
La seule solution, en ce cas, consiste à faire baisser les prix des produits manufacturés. Ce qui n'est possible, qu'en remettant en cause leur qualité, ou en produisant dans des pays à bas salaires. Ce qui a eu pour effet, par exemple, de voir les industries textiles changer de pays puis de continents au gré des augmentations de salaires et de niveau de vie et de ... paupérisation des consommateurs des anciens pays producteurs.
Mais, est-il toujours possible d'acheter français ?
Une intéressante enquête de Terra ECO de décembre 2009 nous donnait quelques réponses/exemples
« (...) Le plus dur, ce sont les fringues. Je veux bien me saper local si cela ne ressemble pas aux pulls que tricotait feu mamie (...) le coton pousse en Inde, la toile est traitée puis cousue en Tunisie avant d’être acheminée en bateau et camion jusqu’au revendeur français. Il faut par ailleurs casser sa tirelire pour s’offrir des pulls Ardelaine tricotés à partir de laine ardéchoise (...) en lisant une histoire à Neva, ma filleule de 4 ans, je me rends compte que le bouquin a été imprimé en Chine. C’est le lot de 80 % des livres pour enfants aujourd’hui. Ce n’est pas rien quand on sait que le marché du bouquin de jeunesse écoule plus de 70 millions d’exemplaires par an. Mais comme la délocalisation de l’impression permet d’économiser 30 % des coûts (...) La bicyclette (...) 90 %, m’assure-t-on, des vélos vendus dans le commerce sont assemblés en Chine (...) plus aucun produit high-tech n’est fabriqué en France ! Télévision, chaîne hi-fi, baladeur numérique… Idem pour les produits multimédias ou les téléphones portables. Depuis 2004, la Chine est le premier exportateur de produits high-tech au monde. Plus de 70 % des lecteurs de DVD proviennent de l’Empire du milieu et environ 50 % des téléphones portables (...) »
Alors, à moins de disposer d'un pouvoir d'achat hors norme, permettant de se chausser : JM Weston, Paraboot, Hardridge, Joseph Malinge, Heschung, Corthay, Delos, Massaro, Lobb Mesure, Berluti Mesure ou de se vêtir : St James, Royal Mer Bretagne, Men by Men, La Guardia, LVX, Montagut Fil lumière, Ludovic Bun (...) il faut se résoudre à acheter ce que le marché propose !
Oui, mais il nous reste l'automobile français argueront certains !
Française ? lorsqu'on sait que la France est importatrice nette comme l'écrivait France Soir ! : « (...) En réalité, il n’existe plus de voiture nationale. On a vu que le tsunami a perturbé la production de tous les constructeurs, qui font appel à des composants japonais. Les moteurs et les équipements s’échangent, dans un entrelacs mondial. Impossible de dire si telle version de telle voiture est à 60 % ou 30 % française (...) »
Et que penser de Renault qui va diffuser en France un monospace, siglé DACIA produit à Tanger, au Maroc, et développés sur la plate-forme B0 de l'alliance Renault-Nissan ?
La réalité, c'est que même, s'il existe quelques sites Web : La Fabrique hexagonale, Madine France, Made in france pour présenter des produits fabriqués en France. Comme le dit Senior Actu, il s'agit : « (...) d'entreprises locales qui n'ont pas tellement de moyens pour se faire connaître, et qui encore une fois, ont le mérite de faire perdurer une production de qualité (...) »
Alors plutôt que se gargariser comme le site Pro France qui prétend : « (...) développer une politique de promotion ambitieuse des produits certifiés, sur le marché intérieur comme à l'export (...) » il est évident qu'il est nécessaire d'avoir une VRAIE politique industrielle. Et cesser de brandir, à tous bout de champs, Airbus comme monnaie d'échange, avec l'ensemble des importations nécessaires, à l'ensemble de la population !
Car, pour ses derniers fleurons, la France n'est pas avare de transfert de technologies comme celui d'Airbus en Chine, des bateaux français de la classe Mistral vendus à la Russie ou des promesses systématiques de Dassault et l'Etat français, dès qu'il s'agit d'une possible commande d'avions Rafales. Transferts, qui permettront, sans nul doute, à ces pays de devenir producteurs et vendeurs à leur tour ! Au détriment bien entendu des emplois français !
Néanmoins, il est intéressant de lire les réponses officielles de ministres, qui ont été faites en 2009, à l'association Vêtements made in France concernant le projet de création d'une entreprise de vêtements de fabrication française « chic et branchée : « (...) Le ministre a pris bonne note des éléments que vous lui avez communiqué et a aussitôt demandé aux services compétents de son départemant ministériel de faire le point sur ce dossier et de vous apporter une réponse dans les meilleurs délais (...) »
D'autant plus intéressant qu'en mars 2011, sur Marianne2, Francis Journot initiateur du projet et ses amis, expliquaient qu'on ne les avait pas écoutés et racontaient pourquoi.
Oui, mais dira t-on à l'UMP, nous avons un Président qui affirme : « J'aime les usines, c'est mon truc » !

Slovar

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Le Made in France