Merci Dr Google !

Publié le 21 juin 2011 par Jlhuss

Une information récente sur le vieillissement de la population médicale Française, le déficit des "généralistes" et les zones sous-médicalisées, nous fait publier à nouveau une note ancienne en forme de sourire sur les rapports entre la médecine et le Net ! A ce titre on pourra également lire la note de benjamin.

Il y a quelques décennies encore, le « beau malade » (entendez par là le patient souffrant d'une pathologie exceptionnelle) était (en ces temps reculés) le centre d'intérêt principal de certains mandarins.

Dans les staffs hospitaliers, que présidait un Patron omniscient, chacun devait rivaliser d'érudition pour discuter le diagnostic.

Ces temps, au cours desquels la qualité d'un grand médecin s'évaluait souvent sur sa mémoire inhabituelle lui permettant en un instant de rapprocher entre eux quelques symptômes sans rapports évidents pour parvenir à un diagnostic improbable, sont-ils révolus ?

C'est du moins ce que l'on peut penser à la lecture de l'anecdote rapportée par un praticien émérite de Long Island dans le New England Journal of Medicine.

Devant une observation inhabituelle, une discussion complexe s'engagea entre les différents participants à la réunion, plus titrés les uns que les autres, mais ne permit pas d'aboutir à un consensus sur le diagnostic.

C'est alors que, sans doute décontenancé par ce cas clinique, les "grands patrons" se tournèrent vers l'interne qui présentait le cas et lui demandèrent si elle avait porté un diagnostic ?

Elle répondit simplement qu'il s'agissait, selon toute vraisemblance, d'un syndrome

d’ « Immunodeficiency, Polyendocrinopathy, Enteropathy, X-linked ».

"IPEX, an X-linked syndrome is a rare disorder occurring in boys. The syndrome is caused by a mutation in FOXP3, a putative DNA-binding protein. This protein has significant homology to forkhead/winged-helix transcription factor family. Most mutations of FOXP3 are localized in the carboxyl-terminal forkhead DNA binding domain."

Après examen attentif par l'aréopage, cette affection rare parut en effet correspondre avec le cas étudié !

Le diagnostic de l'interne fut d'ailleurs confirmé quelques semaines plus tard, par les divers examens « pointus » pratiqués.

Abasourdis par tant de science chez un si jeune médecin, les « professeurs » lui demandèrent comment elle était parvenue au diagnostic.

Celle-ci révéla bien volontiers son secret : elle avait simplement introduit dans le moteur de recherche Google, tous les éléments signifiants de cette observation et la réponse s'était affichée en quelques fractions de secondes.

Trousseau et Laennec se retournent probablement dans leur tombe...

Qu'ils se rassurent! Il faudra toujours "introduire" les bonnes données pour espèrer obtenir une bonne réponse. La qualité de l'observation et de l'écoute devrait en bénéficier?

[1ère publication, 27 novembre 2005]