Inlassablement

Publié le 27 juin 2011 par Venetiamicio

Un roulement sonore avance du fond de la calle, accompagné d'un petit sifflotement. Deux jeunes balayeurs des rues apparaissent, l'un suivant l'autre, poussant chacun sa baladeuse et marchant au pas, comme des militaires d'opérette, au rythme de leur ariette et au fracas du métal sur le pavé. On peut bien s'amuser même avec des baladeuses de balayeur, si l'air est léger et si l'on a hérité d'une ancienne science du sourire. Il faut s'aplatir contre le mur de la calle, où ce petit cortège a peine à passer. L'un des balayeurs continue sa route, l'autre sonne à la porte en face. Comme poussées par un ressort, des têtes apparaissent en même temps à tous les étages. Du fond de la calle, mon regard, coulant le long du haut mur ponctué de visages, glisse dans le ciel clair... (Liliana Magrini, Carnet Vénitien)

Cette rumeur de voix humaines, et marcher dans les rues parmi des êtres humains, dans le bruit de leurs pas. Ce matin, il y a un beau ciel d'orage, parfois traversé d'éclairs de soleil. Un ciel vigoureux qui conviendrait mieux à la Toscane. Et pourtant, la ville est bien belle, parcourue d'ombres changeantes : elles s'étalent sur les façades, les font respirer, réveillant en touches estompées des verts de cuivre, de pâles rouges de brique, quelques jaunes épuisés.(Liliana Magrini, Carnet Vénitien)









Après une absence, plus ou moins longue, ma première journée est souvent vouée au renouement du lien, dédiée à cet attachement fidèle et immuable qui me lie à cette ville. Il est essentiel que le fil de mon rêve resté en suspens, reprenne là où je l'ai laissé.Recommencer mes flâneries dans ces lieux ô combien aimés et explorés, espérant à chaque fois que mon regard puisse à nouveau les découvrir, sans limite, sans jamais se lasser, s'en lasser, m'en lasser...Infatigablement mes pas me ramènent vers ces lieux où j'erre, où je n'entends que Venise, où je ne vois que Venise !(Danielle VenetiaMicio)