Présidentielle 2011 au Cameroun: l’Union Européenne s’apprête au pire

Publié le 28 juin 2011 par 237online @237online


Le délégué de l'Ue au Cameroun pour des raisons, dit-on de sécurité vient de décider du paiement d'une avance de 05 mois de salaire à ses fonctionnaires expatriés, dès la fin du mois d'août prochain, c'est-à-dire la veille de la présidentielle. En même temps, Johnny Carson, le sous secrétaire d'Etat américains aux affaires africaines arrive à Yaoundé.
La décision du chef de la délégation de l'Union européenne au Cameroun, M. Raul Mateus Paula est motivée murmure-t-on dans l'entourage de cette institution, par le souci de protéger ses fonctionnaires en service à Yaoundé. La principale motivation selon les sources proches de Raul Mateus Paula est d'anticiper en renforçant le pouvoir d'achat déjà enviable de ses collaborateurs. Ils pourront ainsi disposer d'argent frais pour tenir longtemps en cas de graves troubles post électoraux. Il faudra donc mieux garnir les congélateurs, les caves, s'acheter des cartes de recharge de téléphone et de s'offrir un billet d'avion. Les réserves de carburant sont aussi conseillées et surtout des espèces sonnantes et trébuchantes permettant de pouvoir agir à tout moment.

Au sein de la délégation de l'Union européenne à Yaoundé, cette décision a suscité plusieurs types de réactions. La première et non la moindre, est le questionnement des uns et des autres. « Pourquoi tant d'argent dès le mois d'août ? » ? Cette anticipation salariale est expliquée aux fonctionnaires de l'Ue qui s'interrogent. Le contexte sociopolitique serait tendu au pays de Paul Biya. Des troubles seraient par ailleurs prévus au Cameroun à l'instar de la crise en Côte d'Ivoire ou en Lybie. C'est la raison pour laquelle le délégué de l'Union européenne, visiblement très informé de l'avenir d'un pays qui l'héberge a cru nécessaire de munir ses fonctionnaires d'avantage de moyens financiers pour pouvoir faire face à toutes éventualités. Les mêmes sources font état de la réaction des employés non expatriés au sein de la délégation de l'Union européenne au Cameroun. Ils ne sont pas pris en compte par la décision de Raul Mateus Paula. Une sorte de deux poids deux mesures qui n'avantage pas ces nombreux autres employés recrutés localement pour la plupart. En désespoir de cause, ils ont comme un seul homme, saisi le délégué de l'Union européenne pour exiger un traitement similaire à tous les employés sans discrimination. Une requête qui traîne encore sur la table de Raul Mateus Paula nous apprend-on.

Cette décision de payer des avances de plusieurs mois de salaires aux fonctionnaires européens en service à la délégation de l'Union européenne au Cameroun intervient dans un contexte de veille d'élection présidentielle. Un contexte marqué par quelques clameurs d'avantage externes contre le président camerounais Paul Biya. Tout est dit dans ce sens pour le clouer au pilori. D'aucuns, étrangers pourtant, n'ont pas arrêté de dire qu'il est trentenaire au pouvoir comme les anciens présidents emportés par le printemps arabe. Ben Ali en Tunisie, Hosni Moubarak en Egypte. Cette attitude de l'ambassadeur de l'Union européenne à Yaoundé est soupçonneuse ; et plusieurs questions sans réponses se bousculent auprès des observateurs : « De quoi a-t-on peur ? Qui a prévu quoi au Cameroun au cours de la prochaine présidentielle? L'UE et consort seraient-ils mieux informés que les Camerounais eux-mêmes ? ».

L'on se souvient de cet ambassadeur de l'Union européenne au Cameroun avait été reçu par le Chef de l'Etat, lors des cérémonies de présentation des lettres de créances des nouveaux ambassadeurs observées le 10 décembre 2009 jusqu'au 05 janvier 2010. Il avait soutenu au sortir de l'entretien avec le Président Paul Biya qu'il s'inscrivait dans la continuité de son prédécesseur Javier Puyol en définissant son action : « Nous souhaitons poursuivre la lutte contre la pauvreté et l'aide au développement dans ce pays...dans le cadre du deuxième FED, nous avons déjà engagé 78% des fonds, c'est vraiment une bonne performance ».

Ce jour, le sous secrétaire d'Etat américain chargé des affaires africaines sera reçu en audience par Paul Biya. Alors, que dit-on, les relations Usa/Cameroun ne seraient pas au beau fixe. Ce n'est donc forcément pas un « ami » du Cameroun qui s'entretiendra avec le chef de l'Etat aujourd'hui et ce, jusqu'à demain, sur les questions de démocratie, gouvernance et surtout d'élections.

René Atangana