La vie exemplaire de Valhardi

Par Hongkongfoufou

Par GoudurixYZ

 

Donner c’est donner, mais repeindre ses volets. En 1956, lorsque Jijé reprend Jean à Eddy, Valhardi à Paape pardon, c’est pas pour repeindre ses volets, mais pour redessiner ses planches. 10 ans ! 10 ans que Jean Valhardi n’a pas revu son père spirituel. Il faut dire que l’inspecteur en assurances revient de loin. De Poldévie ! Pourquoi pas de Syldavie pendant qu’on y est ! C’est sûr qu’il n’a pas beaucoup rigolé avec le père Eddy. Mais bon, il a quand même sauvé le monde. C’est pas rien.

Ah, t’en veux de l’aventure ? Tiens en voilà ! T’as pas pour initiales JV pour rien. Et vas-y que j’te l’envoie se frotter à une organisation secrète dans le Pacifique. Et vas-y que j’te l’envoie au Brésil contre une bande de faux monnayeurs. Et vas-y que j’te l’envoie au Mexique, au Canada, à Cassis… A la baguette, le vieux maître le mène.

Si les voyages forment la jeunesse, ils déforment les souliers. Ca tombe bien, Gégène pique sa crise d’adolescence. Bon sang ! Comment mettre un peu de (mine de) plomb dans la tête de ce jeune écervelé ? Valhardi signe son retour dans le N°1312 du 6 juin 1963. Il est temps de s’occuper sérieusement de son jeune pupille. Le monde attendra !

16 jours plus tard, le 22 juin, vos parents sèchent l’école pour voir Dick Rivers, Richard Anthony, Sylvie Vartan et Johnny Halliday à la Nation. Pris d’un accès de folie collective, ils cassent tout ! Mais alors, tout ! Salut les copains !

Mai 68 ? Non, juin 63 ! A Draveil dans le 9.1 comme disent les jeunes, Jijé et son nouvel acolyte Mouminoux sont témoins de ces dramatiques événements. "Godverdomme ! Guy ? Et si ?...

- Non, Joseph, c’est impossible…C’est une coïncidence…Ce n’est qu’une coïncidence…"

Mélange du Grêlé 7.13 comme disent les vieux et de Justin Biber, Gégène est insouciant. Insouciant et fantasque. Heureusement, Valhardi veille sur notre chère tête rousse comme Pascal le grand frère sur un pré-délinquant juvénile. A la bonne heure, TF 1 n’existe pas encore et Spirou ne fait pas dans le télé-coaching. "Tu veux pas faire d’efforts ? Tu veux pas faire d’efforts ? T’arriveras à rien dans la vie si tu veux pas faire d’efforts…" Ouf !

"YPEE ! YA…OU ! GO ! YEEPEE !! VAINQUEUR EST-CE POSSIBLE ?!" Ah ah ah ah ah ! Ce Gègène, c’est quand même une sacrée vedette. Michel Vaillant ? Steve Warson ? Alain Chevalier ? Pffff. Pourquoi pas David Halliday pendant qu’on y est ?

Il faut dire que Gégène, Gène Rush pardon, à du c… a une chance de co… A de la chance ! Comme vous et moi. Ah l’insouciance de la jeunesse…Force est de constater que Gégène est devenu un "yé-yé". Oui madame. Mais qui à Fury Magazine peut lui jeter la première pierre ? Hein ? Même si c’est une pierre qui roule (ça, c’est pour faire drôle).

Il est de bon ton, dans les salons littéraires, de jeter l’opprobre sur cette trilogie yé-yé. Au cas où vous voudriez le savoir, sachez que nous ne cautionnons pas ces avis péremptoires d’exégètes grincheux. Gégène avec nous ! Gégène avec nous ! Vive la vie factice ! Vive la facilité ! Vive Fury Magazine !

Et maintenant, en guise de conclusion, permettez-moi de vous donner un conseil, un peu comme si vous étiez Gène Rush et moi Valhardi. Lors de votre prochain voyage à Paris, plutôt que de vous précipiter chez Killywatch ou Tim Bargeot, rendez-vous à l’église Saint-Rémi à Draveil. Approchez le baptisphère. Admirez l’imposante fresque que le maître a réalisée. "Chéri, tu viens ?" "Oui, j’arrive !" Ayez une pensée pour notre héro et ses glorieux filleuls trop tôt disparus : le captivant Jacques Franc-Jeux et son bon à rien de Gégène. De vrais amis de Freddy ! Pas à jour de leurs cotisations. Mais bah, personne n’est parfait !