Premiers pas sur Google+

Publié le 01 juillet 2011 par Allo C'Est Fini

Ca y est, j’ai enfin accès au dernier projet à la mode lancé par Google: Google+! Le web en parle de toutes parts (un peu trop d’ailleurs, avant même que ceux qui en parlent n’y aient eu accès) et je peux vous assurer que dans l’univers des agences et des professionnels de l’Internet, tout le monde était à la recherche de son invitation depuis 24 heures: à défaut, c’est juste un accès à la démo, très belle d’ailleurs. Pour ma part j’en ai reçu une hier soir de la part d’Olivier, mais qui m’a gentiment dirigé vers une page me demandant de patienter, et une ce matin de la part d’Eglantine, et qui fut la bonne. J’ai donc eu le privilège de tester ce petit bijou social concoté par Google, et je vous en livre, ci-après, mes premières impressions.

De quoi s’agit-il?

Google+ est la dernière réponse de Google à la mode des réseaux sociaux. Après l’extra-terrestre Google Wave, venu trop tôt et d’une complexité ergonomique trop forte, après l’étrange Google Buzz, que j’avais condamné trop tôt mais qui trouve un développement stupéfiant auprès des étudiants des collèges, voici donc un réseau social construit sur les infrastructures Google (identification via Google Mail, intégration transparente avec Picasa et Youtube), et qui reprend les paradigmes de son principal concurrent: Facebook.

Comment cela se présente-t-il?

De premier abord, Google+ ressemble à un Facebook passé à la moulinette des ergonomes de Google:

  • présentation sur trois colonnes, avec une zone centrale dédiée au flux d’actualité des amis, et deux zones latérales pour le chat et les flux plus spécialisés
  • un  moteur de recherche en haut, au-dessus de cette zone centrale, qui recherche les autres profils Google+ (pas encore d’intégration avec le vrai moteur Google)
  • une zone de publication de statuts plus large – moins radine que Facebook – qui permet d’intégrer vidéos, photos et liens. Petit plus, on peut intégrer une géolocalisation, finalement plus simplement que via Facebook Places.
  • on peut géolocaliser ses statuts, et je viens de tester, c’est surprenant de précision (même sans GPS…)

Il y a cependant de notables différences: on peut cibler la publication de statuts à des groupes (appelés cercles) sur lesquels je reviendrai plus loin, on dispose du bouton +1 (toujours ce paradigme du « plus »), et tout en haut, on retrouve la barre d’outils Google, restylée comme l’ensemble des outils Google (Google Maps, Google Agenda, Google Docs … mais toujours rien sur Google Reader) ces derniers jours.

Mais encore?

Au-delà de la page d’accueil et du flux d’actualités, vous aurez remarqué quatre petites icônes:

La première icône (la petite maison) conduit à la page d’accueil, celle avec le flux d’actualités. La seconde conduit à la section photos. La troisième vous mène à votre profil. La dernière, à un truc très amusant appelé ‘Circles’.

La section Photos.

On retrouve là une superbe intégration aux albums Picasa, y compris la gestion des droits d’accès aux albums. Mais pas que cela. Vous pouvez retrouver les photos prises depuis un Smatphone Android (à condition d’avoir installé l’application Google+), les photos des amis de vos différents cercles, ainsi que celles où vous apparaissez: malheureusement, je n’ai pas réussi à faire fonctionner cela, même en rajoutant le tag approprié sur certains photos de mes albums Picasa. Le mécanisme de tagging est assez simple et efficace: la reconnaissance de visages Picasa fonctionne à fond, on n’a plus qu’à choisir ensuite la personne concernée parmi ses amis, ou en indiquant son adresse email. En revanche, contrairement à Facebook, il est impossible de tagger en mentionnant simplement le nom de la personne concernée.

La section Profil.

Comme pour Facebook, bien sûr, la page Profil affiche nos propres publications. C’est assez dingue de s’être inspiré à ce point de ces éléments de navigation. En revanche, quand on bascule dans la section qui permet de modifier son Profil, là aussi, on a affaire à une intégration avec un outil Google qui existe déjà: Google Accounts. La méthode d’édition est assez simple, et pour ceux qui possèdent déjà un profil Google, les informations sont immédiatement réinjectées. C’est bien.

La section Circles.

C’est ce qui fait, je pense, tout le charme de Google+: avec Google+, en effet, on gère des sortes de groupes d’utilisateurs susceptibles d’être informés des publications auxquelles on procède: amis, famille, relations professionnelles. L’interface de gestion des cercles est vraiment stupéfiantes, sans faire appel à une seule ligne de Flash ou de Java. La fenêtre est divisée en deux: en haut, on trouve les profils de ses amis, en bas, les différents cercles à alimenter. Il suffit de faire glisser un ou plusieurs profils vers un cercle ou un autre, et le tour est joué.

On peut trier la liste des contacts à gérer, afficher la liste des personnes qui vous ont déjà classé dans un cercle, ou rechercher vos amis sur l’une de vos messageries: Hotmail, Google ou Yahoo! … mais étrangement pas la liste de ses amis Facebook: cela aurait eu du charme je crois, et illustre bien l’ouverture de nos messageries par opposition au monde fermé que représente Facebook…. Un regret: on ne peut pas faire apparaître la liste des gens qui ne sont pas encore classées dans un cercle, et cela aurait été pratique! Autre petit regret, la taille des cercles ne peut être modifiée, et une fois qu’on dépasse 20 ou 30 cercles, la gestion en devient un peu difficile.

Cerise sur le gâteau, la classification en cercles est accessible depuis la plupart des pages de Google+.

Que manque-t-il alors?

Google réussit un très joli coup, avec un réseau solide, relativement stable (même si quelques bugs persistent, et si les applications Google me semblaient étrangement lentes aujourd’hui). Que manque-t-il pour que le coup soit parfait?

  • une version mobile pour Blackberry et iPhone: certes, il existe une version mobile (m.google.com/app/plus), et une application Android, mais cela ne suffit pas, à mon sens. L’adoption de Facebook a été accélérée par les versions mobiles pour ces deux plateformes, qui touchent un public de personnes hyper-connectées.
  • des mécanismes de notifications intégrés aux navigateurs: il est étonnant que Google+ soit sorti sans extension pour Chrome ou Firefox, je suis certain que le développement de ces extensions n’aurait pas plombé le calendrier de publication, et qu’elles contribueraient à une utilisation plus intensive: pour l’heure, il faut se rendre dans sa messagerie ou sur la page Google+ pour voir ce qui s’y passe: un peu léger, jeune homme
  • l’intégration avec les principaux flux de diffusion: certains trouveront cela redondant (et ils n’auront pas tort), mais pour basculer d’un monde à l’autre, il faut y retrouver les mêmes mécanismes: au minimum, l’intégration d’un flux RSS (issu d’un blog). En revanche, pas besoin d’intégrer Twitter…
  • un écosystème, autrement dit, un tas de gens qui vont parler positivement de Google+ (au-delà d’articles béats comme celui-ci) et vont entretenir le buz, un peu à la manière d’un Socialbakers ou d’un Inside Facebook.
  • des applications, qui rendront l’expérience Google+ encore plus intéressante. Et pour cela, il faut une API bien construite (mais je compte sur Google)

Voilà, j’ai à peu près achevé ce panorama de Google+, qui s’avère être un outil relativement attachant, et fort similaire à Facebook, dans les faits. On y retrouve d’ailleurs déjà de nombreux amis Facebook… mais pas encore ceux qui ont fait le succès de Facebook: pour l’instant, en effet, c’est essentiellement ms pairs que j’y retrouve, et non les madame Michu et monsieur Lambda qui constituent les 700 millions et quelques de profils Facebook.

En conclusion.

Pour la première fois, Google semble avoir trouvé ses marques en matière de réseaux sociaux, et intelligemment, en intégrant l’ensemble des outils déjà existants (Google Talk notamment, mas aussi Google Account, Picasa, Youtube), plutôt que d’inventer un n-ième bidule fumeux. La ressemblance à Facebook est étonnante, même si l’on ne trouve ni page entreprise, ni groupes, ni applications, ni toute la plateforme qui constitue la force de Facebook.

A long terme, il n’est pas certain que Google+ réussira à détrôner le maître actuel des réseaux sociaux: il manque la masse critique: aujourd’hui, Facebook concerne plusieurs centaines de millions de profils: des étudiants, des grand-mères, des avocats, des chauffeurs de poids lourds, des inconnus, des consommateurs de web mobile. Passeront-ils naturellement à Google+? Rien n’est moins sûr…