C'est vendredi, c'était le Bordel mercredi.

Publié le 30 juin 2011 par Pagman

... Et un beau bordel, un bordel boulonnais certes mais un bordel artistique, amical et éclectique, un bordel de qualité. SHAG, Seriously Hazardous Art Gallery est née mercredi soir autour d'une exposition collective de 9 artistes et plusieurs bonnes centaines d'amis, de curieux, d'amateurs, de désormais collectionneurs et de quelques verres. Allez, quelques centaines de verres. L'événement a été photographié sous toutes ses coutures alors merci à toutes celles et tous ceux qui m'ont envoyé ces images ou ceux dont j'ai pillé le mur Facebook et ils se reconnaîtront aisément. Mais avant de vous montrer tout ça, j'ai envie de vous dire "Alors Michel Chevalet, comment ça marche une exposition pour que ça marche ?". "Eeeeeh bieeeeen, c'est très simple, une exposition, pour être réussie de 78 à 117,8% doit commencer par un accrochage. Eh oui". Et si possible réussi aussi, sinon, c'est mal barré.

Alors que cette première image pourrait laisser croire qu'un accrochage, c'est bête comme clou, gardez-vous de toute conclusion hâtive. Gardez-vous aussi des conclusions plus lentes et des conclusions de vitesse moyenne, elles sont parfois toutes aussi perfides.

Un accrochage consiste à savoir associer, créer du rythme, mélanger sans phagocyter, à raconter une histoire sur un espace vierge. Si on ne compte pas les trous précédents. Comme une phrase, un accrochage a besoin de ponctuation. Un accrochage doit respirer, respecter des proportions, laisser l'inspiration de chacun nourrir celle de l'autre. Bref, c'est pas aisé. Avec la liaison siouplait, merci.

Un accrochage, c'est un casse-tête chinois, sans chinois. Mais on avait un japonais.


Ci-dessus, l'espace blanc n'est pas un choix esthétique déstructuré, ne vous méprenez pas non plus. C'est une œuvre en transit et non, elle n'est pas aux toilettes pour des problèmes gastriques. Elle arrive.

Heureusement, on avait des Mister Freeze et les Mister Freeze, ça résoud quand même pas mal de problèmes. Sauf le problème Sandrine. Attention, si un jour vous montez une galerie et que vous avez une Sandrine Estrade Boulet comme artiste avec vous, donnez-lui un minimum d'espace. Une studette, un cagibi, un  timbre-poste. Alors que les Gremlins se transforment la nuit au contact de l'eau, la Sandrine Estrade Boulet réagit à l'espace. Elle ne voit pas des nains partout mais de tout, partout. Et c'est pire. Rien ne peut l'arrêter.

L'accrochage étant une activité longue et fastidieuse, on accélère le mouvement. On ne parlera donc pas des murs jamais droits, des mesures mathématiques complexes pour parvenir à l'équilibre et des briques sous-jacentes refusant obstinément de perdre leur virginité pour à peine un clou. Bref. Fast forward, blblblblbl, on y est.

 

Notez que le sac plastique bleu très seyant a été retiré par la suite. Ce n'est pas une œuvre contemporaine révolutionnaire de Constantin Lapadkadi.


Là, la photo n'est pas droite mais le mur l'est bien plus normalement.


Cheyenne Schiavone arrive juste avant la diligence pour clore l'accrochage avec brio, un bon copain.


Tout est en place. Le calme avant la tempête.

Juste le temps de quelques bulles méritées avant d'aller fissa se changer car ça urge et les invités ne vont pas tarder et on ne va pas les accueillir avec des baskets de jeunes.

Un maître des lieux heureux. Imaginez quand il tire la tronche.

Un associé concentré. Le Ricardo Tubbs moderne.

Et des artistes assises. De part et d'autre.

Mais j'ai aussi de l'artiste debout avec collier en touches de piano si vous voulez. Dans le bordel, on n'est jamais sectaire. Y'a de tout.

C'est à partir de ce moment-là que pour une raison totalement étrange, ce fut vraiment le Bordel. Un Bordel force 9 facile, un tsunami humain par vagues successives, déferlant sur SHAG qui plia sous le poids mais ne rompit pas. Je vous en laisse seul juge, sauf si vous êtes à l'ouest du Pécos, auquel cas le seul juge, c'est Roy Bean. 

D'abord, les premiers arrivants, petites vaguelettes légères mais persistantes qui se transformèrent rapidement en vagues moins vagues et sans dunes pour les arrêter, au cas où vous vous posiez la question mais non.

Puis arrivèrent des jeunes anarchistes boulonnais qui, sous leurs atours classiques, maîtrisent le Bordel à la perfection. Des terroristes en herbe. L'Al-Qayera du 9-2.

Aux alentours de 22 heures, voici ce que donnait les données de géolocalisation de la NASA sur Boulogne-Billancourt. Merci à Jack Bauer à la CTU d'avoir transmis à la CIA qui a filé au FBI qui a filé au NYPD qui a filé à DSK qui a filé à Jean-Louis Borloo qui a filé à la BAC du XVIIIe, demandez pas pourquoi, où j'ai un cousin inspecteur qui me l'a filé.

Et tout ceci n'aurait pu se faire sans eux. Eux, ce sont les artistes qui nous ont accompagné et sans qui rien n'eut été possible. Non rien. Forcément. Par là-même. Donc. Alors merci Akinao...

Merci Cheyenne...

Merci Emeline...

Merci Emmanuel...

Merci Leon...

Merci Lisa...

Merci Phedia...

Merci Rohan...

Et merci Sandrine, même si ce serait bien d'arrêter de dessiner partout, allez, on donne le stylo maintenant, ça suffit. Merci à vous tous qui avez fait le succès de la première exposition de SHAG.

Merci également à Olivier de Sagazan qui n'a pu arriver en un seul morceau jusqu'à nous et que nous saluons dans l'épreuve. Bad Karma mais on remet ça à ne autre fois, très vite. Sans les artistes, tout ce monde-là ne serait pas venu se cultiver, sourire, parfois même rire oui, aha ha ha comme ça, s'amuser, boire et Carpe Diem et youplala et tout ça. Et c'est un peu aussi grace à nos amis de Strat, Dark Planneur et le Blog de Boulogne qui nous avait soutenu avant l'expo link et qui vient de sortir un reportage anthologique et de toute beauté sur l'inauguration de SHAG !

Merci aussi à vous tous d'être venus...

... d'avoir vu...

... d'avoir bu...

...d'avoir vaincu...

...et d'avoir fait tout ça aussi nombreux. Merci. Oui, toi aussi Didier.

Et toi, Vincent. yes, you too.

Et Thomas et Denis et Cyrille et Bertrand et Clément et Clémentine et tous les autres.

Et Eric aussi. Oui.

Merci à tous que j'ai vu 1 minute 12 et parfois moins pour certains en disant "Hey, t'es là, attends, je reviens !" sans plus jamais réapparaître. Pardon, désolé, c'était le Bordel.

Mais un Bordel si bon que même la Mort était de sortie.

Alors on serait tenté de dire à ce moment de ce Bordel spécial SHAG : "Alors Michel Chevalet, les petits points rouges, comment ça marche ?". Mais à c'te heure, Michel est à poil sur la table en train de danser la Diguedondaine en faisant tourner son stylo et puis les petits points rouges, c'est bon, ça marche tout seul. Avec leurs petits petons rouges et leurs chaussettes rouges. Et leurs chaussures rouges.

17 œuvres le soir même et une de plus dès le lendemain par internet, SHAG démarre sous les meilleurs auspices (Les Meilleurs Auspices, 67 route de la Garronnière, Bry-sur-Marne).

Et si d'autres œuvres n'ont pas encore leurs points rouges, vous pouvez créer une belle épidémie de rougeole en allant voir tous nos artistes sur SHAG juste ici : link. Sinon, il vous reste encore deux semaines pour aller de 14h à 19 au 24, rue d'Aguesseau à Boulogne-Billancourt (métro Boulogne Jean Jaurès, ligne 10) pour venir voir la première exposition SHAG. N'hésitez pas à prendre rendez-vous en nous envoyant un mail sur contact@s-h-a-g.fr. Si vous n'avez pas SHAGé hier soir, il est encore temps de le faire avant les vacances.

Profitez-en avant. Après, ce sera trop tard. Bon vendredi, bon week-end et  la semaine prochaine pour un Bordel du Vendredi classique mais là cette semaine, avec SHAG, c'était pas possible. Pour les autres Bordels du vendredi, c'est ici  Le Bordel du Vendredi. En vous remerciant bien beaucoup et n'oubliez pas de Liker, de Twitter et de partager ce Bordel spécial SHAG avec les ustenstiles appropriés. Par exemple, avec une tondeuse, ça ne marche pas bien.


P.S : Dernière chose, chers amateurs et amatrices du Bordel du Vendredi : je vous conseille plus que vivement d'acheter le prochain numéro de Technikart de juillet à paraître très bientôt. D'une, car c'est un excellent magazine, un de ceux où l'on ressort moins bête après sa lecture qu'avant. Pour beaucoup d'autres magazines, c'est souvent l'inverse qui se produit. De deux, car c'est une toute nouvelle formule de Technikart qui s'offre à vous, relifté, réincarné, régénéré, rasséréné et rutilant de raretés et de raisons de l'acheter. Et de trois, car le Bordel du Vendredi y aura sa place sous le titre judicieux de "C'est quoi ce Bordel ?" pour la simple et bonne raison que Technikart est un mensuel et que donc "Le Bordel du Vendredi et du Vendredi et du Vendredi et du Vendredi", ça faisait long. Deux pages de Bordel écrites et réalisées par votre serviteur qu'est pas peu fier, entièrement consacrées à l'esprit du Bordel en version papier. Et normalement, ce sera pareil tous les mois. Voilà.