Le livre des choses perdues - John CONNOLLY

Par Liliba


Inconsolable depuis la mort de sa mère, David, 12 ans, se réfugie dans les livres pour fuir le remariage de son père et se consoler de la naissance de son demi-frère. Un jour, il découvre un trou caché derrière des buissons, au fond du jardin, et se retrouve propulsé dans un univers parallèle, un monde étrange et hostile peuplé de trolls, de sires loups, de créatures hybrides, mi-hommes mi-animaux, et d’autres personnages issus de ses lectures et de son imaginaire… Grâce à l’aide du Garde-Forestier et de Roland, un preux chevalier, il va, après bien des épreuves – combats, énigmes à résoudre… – rencontrer un vieux roi qui conserve ses secrets dans un volume mystérieux, ‘Le Livre des choses perdues‘. Ce dernier, conseillé par l’Homme Biscornu, être maléfique qui suit David depuis son arrivée, lui propose un pacte : la vie de son demi-frère contre son royaume. David trahira-t-il Georgie ?

J'ai beaucoup aimé ce roman, même si j'ai pourtant pas mal de critiques à son encontre. Tout d'abord, je trouve que ce livre classé en Jeunesse n'est à mettre qu'entre les mains de lecteurs très avertis, et pas trop jeunes. En effet, je crois qu'il faut posséder une certaine culture générale pour en apprécier toute la finesse, en tout cas en ce qui concerne les références à la littérature, et aux contes de notre enfance, des contes que nous connaissons tous, certes, mais dont on aurait extirpé seulement la face cachée, noire, mauvaise. De plus, le sujet est grave, parfois violent, et pourrait à mon avis choquer des esprits sensibles. J'ai moi-même frissonné plusieurs fois au cours de ma lecture... Il faut également avoir une capacité certaine à passer d'un monde réel (et qui plus est très réel, puisque nous sommes en temps de guerre) à un monde fantastique, qui parait bien pire !

David est un enfant auquel on s'attache facilement, tant il a l'air malheureux, entre son père plutôt absent et cette nouvelle mère pas très sympathique. Sans compter l'arrivée du bébé, qui lui "vole" sa place d'enfant unique. On comprend aisément qu'il cherche refuge dans la lecture, consolatrice de bien des maux. Il est courageux, ingénieux, curieux et honnête et, avec toute l'innocence de son âge, ne porte pas sur les autres ce regard plein d'a-prioris qu'ont en général les adultes. Il va devoir faire face à des méchants très méchants et trouver le moyen de se sortir de ce monde parallèle, sans que cela ne fasse de mal à sa famille. Et c'est là que la psychologie de cet enfant - et tout le roman - deviennent très intéressant : David apprend qu'on doit faire des choix, mais que nos choix ont toujours des conséquences, à court ou à long terme. Il découvre aussi que la confiance ne doit pas s'accorder selon la bonne mine des interlocuteurs et qu'elle se mérite. Et il va tenter de surmonter ses peurs...