Sarkozy, bousculé sans cesse

Publié le 01 juillet 2011 par Jclauded
Le président français Nicolas Sarkozy vient d’être agrippé violemment par un individu alors qu’il prenait un bain de foule et serrait les mains lors d’une visite dans le petit village de Brax du département Lot-et-Garonne. L’homme, un employé municipal, de 32 ans, hait de toute évidence le président et n’a pu résister à le bousculer.
Cet évènement s’inscrit dans le même créneau de la « démonisation » des chefs politiques canadiens et québécois que je décrivais récemment dans un billet de mon blog. C’est une maladie anti-démocratique qui semble généralisée au Québec, en France et ailleurs.
Dès le lendemain de son élection, il y quatre ans, Sarkozy a été sali par ses adversaires. Le parti socialiste n’a jamais pu accepter que son candidat Lionel Jospin ne se qualifie pas pour le deuxième tour de l’élection présidentielle et s’en est pris, sans répit, sauvagement et malhonnêtement contre la personne de Nicolas Sarkozy. Ce dernier a été tourné en ridicule, diminué, insulté, attaqué, bafoué, raillé, moqué, abaissé, dégradé, accablé, humilié, terni, diffamé, souillé, entaché, caricaturé, discrédité, accusé, ironisé… je manque de mots pour qualifier les attaques constantes que j’ai lues et entendues contre le président français.
Cependant, les pires bousculades qu’a subies Sarkozy sont venues d’ex-ministres importants choisis par le président pour assurer que son gouvernement en soit un d’union nationale. Ainsi, il a nommé le radical-centriste Jean-Claude Borloo, dans un premier temps, ministre de l’Économie, des Finances et de l'Emploi et, plus tard, ministre de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement et de l'Aménagement durables; et le socialiste Bernard Kouchner au poste de ministre des affaires extérieures, auquel ce dernier rêvait depuis toujours. Ces individus ont obtenu la confiance de Sarkozy et l’honneur de servir la France aux plus hauts postes. D’autres ministres, issus d’autres tendances politiques, agissent de même.
Sarkozy, comme tout chef de nation, a dû, à certains moments, modifier le cabinet des ministres pour faire face à l’évolution de la conjoncture économique et politique du pays. Je comprends que les Borloo et Kouchner aient été surpris d’avoir perdu leur titre et ses avantages, mais je suis scandalisé par leur retournement brusque contre le chef d’État qui leur a fait confiance et qu’ils vitupèrent maintenant contre sa personne et ses politiques. Certains, comme Borloo, Boutin, Morin, sans compter deVillepin, ont même quitté son parti politique et s’apprêtent à annoncer leur candidature contre Sarkozy à la prochaine élection présidentielle. Ils divisent ainsi irrémédiablement la droite et offrent, sur un plateau d’argent, la présidence au parti socialiste qui, de toute évidence, sortira uni derrière son candidat choisi lors de sa primaire.
Dans ma jeunesse, j’ai appris ce dicton « Donne à manger à ton cochon, et il viendra chier sur ton perron », les mots et gestes de ces ex-ministres sarkoziens me l’ont rappelé.
Ce petit jeu de chaises musicales peut devenir tragique au premier tour de l’élection de 2012. La dilution des votes de droite entre plusieurs candidats aura comme conséquence que le président Sarkozy se retrouve en troisième place et ne puisse accéder au deuxième tour. Ce seront alors le candidat socialiste et Marine Lepen qui seront face à face pour la présidence française. Une telle tournure des évènements rendra certaine l’élection du candidat socialiste qui deviendra président(e) de la France. Ce résultat possible n’est sûrement pas à l’avantage des Françaises et des Français, surtout si Martine Aubry, la dame des 35 heures, devient la candidate choisie lors de la primaire du PS.
Personnellement, j’ai toujours admiré la fougue et les politiques du président Sarkozy. Je crois que son bilan est très impressionnant. J’ai dit que j’aimerais bien l’avoir comme PM du Canada. Nonobstant cela, plusieurs Français de gauche, depuis le lendemain de son élection, n’ont jamais voulu accepter le fait qu’il ait été démocratiquement élu. Ils ont toujours refusé de donner la chance au coureur et n’ont cessé de le « démoniser ».
Depuis, ce sentiment-négatif-et-haineux-antisarkozien s’est répandu en France et la récente agression physique contre la personne du président en est une démonstration claire. Il en fut de même, en 2008, lorsque Sarkozy, au Salon de l’Agriculture, fut pris à partie et attaqué oralement et de façon insultante. Sa réaction spontanée fut « Casse-toi, pauv’con ! ». Encore-là, les socialistes n’ont cessé de vilipender Sarkozy, d’amplifier démesurément l’incident et de lui reprocher exagérément son comportement.
Quant au mouvement antisarkozy chez les élus de droite, il s’abreuve à la même source tout en étant aveuglé par l’ambition personnelle des leaders de la frange des partis politiques de droite de la France. Ils oublient qu’unie, la droite gagnera !
La vraie démocratie requiert que l’on respecte le président élu. Le bon sens pour les membres d’une même famille politique s’exprime par la loyauté et l’unité. Les querelles mesquines et les ambitions personnelles ne doivent pas ébranler la confiance des citoyens dans le chef de leur nation. Qu’il se nomme Sarkozy ou pas ! Que l’on critique ses politiques, c’est bien ! Mais que l’on ridiculise et salisse l’individu pour le dénigrer en vue de lui arracher le pouvoir est grossier et une insulte à ceux qui l’ont choisi démocratiquement. Seul compte, l’avenir du pays.
Claude Dupras