Critique Ciné : Requiem pour une Tueuse, un polar d'allure...

Par Delromainzika @cabreakingnews

Requiem pour une Tueuse // De Jérôme le Gris. Avec Mélanie Laurent et Clovis Cornillac.


Je me suis donc enfin enfilé le film tant décrié par la critique. J'aime beaucoup Mélanie Laurent l'actrice (et je précise bien l'actrice car la chanteuse et la personnalité publique, je les déteste, c'est aussi simple que ça). Ici elle est une nouvelle fois à la hauteur de son talent, sereine et faisant presque grêler les grelots dans ce polar montagnard plutôt correct pour ce que l'on m'en avait dit. Bourré aux références Hitchcockienne, on livre donc ici un film qui n'a rien d'adrénalinienne mais qui est sauvé par de belles prestations et un scénario qui n'est pas trop bavard. L'ambiance est oppressante et la musique classique ne fait qu'accentuer ce sentiment. Premier film du réalisateur, je trouve l'ensemble honorable.
Lucrèce est tueuse à gages. Spécialisée dans l'usage des poisons, et passionnée d'Opéra, elle va devoir s'acquitter d'un contrat difficile au cœur des Alpes Suisses. Sous les traits d'une chanteuse lyrique, Lucrèce devra se produire sur la scène du très select Festival d'Ermeux et tenter d'y abattre l'un de ses partenaires : le baryton britannique Alexander Child. Ce dernier, récemment acquéreur d'une distillerie en Écosse, demeure le seul obstacle à un projet de pipeline stratégique aux enjeux économiques considérables. Il vient de gagner un long bras de fer juridique contre la British Oil, qui n'a plus d'autre choix que de l'éliminer.
C'est typiquement le genre d'histoire que l'on semble avoir déjà vu dans d'autres films. C'est aussi typiquement le genre de personnages que l'on a déjà vu dans des Agatha Christie dont on ressent le cloisonnement ici (l'ambiance éloignée, tyrannisante, …). Mais le plus gros est là, les clichés aussi mais ils rappellent justement Hitchcock (en moins bon c'est sûr), comme un petit hommage plutôt bien maîtrisé. La prestation de Mélanie Laurent est très juste, je ne lui retrouve pas de défaut. Convaincante avec sa coupe au carré et ses yeux noircis.
Ce qui pêche dans ce film c'est qu'il insert tout de suite une zone de confiance. On voit que Lucrèce a une fille, qu'elle accepte ce dernier boulot car il ne demande pas grand chose mais surtout parce qu'on a besoin d'elle. C'est un peu le coup classique d'un début de film avec Jason Statham. Derrière ce côté cliché et violemment mauvais, on prend une jolie petite claque calmée par de beaux paysages montagneux, un casting royalement bien engendré (bien que j'ai une grosse omission pour Clovis Cornillac, trop chauvin et assez mauvais dans son rôle).
Au final, j'en garderais sûrement pas un souvenir impérissable mais j'ai passé un moment tout droit de fil cousu certes, mais avec l'esprit sublimé par un rôle principal bien fichu, une réalisateur qui fait honneur au polar de notre France tant aimé pour ce genre là (et la comédie potache à ses heures perdues). Requiem pour une Tueuse sert donc un plat cuisiné micro-ondé qui passe fort bien, un polar dit d'atmosphère qui enchantera sûrement les fans du genre.
Note : 5/10. En bref, un épisode où la sempiternelle quête de la mort pour une tueuse à gage avant de raccrocher est faite avec simplicité. Un polar d'ambiance réussi derrière des multiples clichés "hommage". Reste une histoire trop bateau pour être pertinente.