[Critique DVD] L’épervier

Par Gicquel

Oh la surprise. Ca ne deviendra peut-être pas une référence du genre, mais j’avoue avoir pris bien du plaisir à ce film de corsaires, made in France. Avec une distribution peu tapageuse et des décors le plus souvent naturels ( jolie Bretagne au passage de Fort-la-Latte) c’est une histoire typique de la flibuste, avec son trésor, ses pirates, ses amours contrariés par des méchants cachés sous le masque de gentilshommes , et j’en passe et des meilleurs.

Voici donc  Yann De Kermeur, dit L’Epervier, de retour au pays breton après un long bannissement. Mais son amour d’enfance, se désespérant de le voir revenir,  a épousé un noble gredin, secondé par un serviteur du roi tout aussi fourbe et malin. Ce duo maléfique l’accuse maintenant  du meurtre du père de son ancienne promise.

Ainsi planté, le décor ne promet rien d’autre que ce que l’on attend au fur et à mesure des péripéties très convenues. Je ne vous en dirai pas plus ,c soir, c’est l’épilogue et le dénouement ne peut-être qu’heureux.

Ce qui importe à mes yeux c’est le bonheur simple de cette série, qui avec les moyens du bord a su transmettre une énergie communicative. Le réalisateur Stéphane Clavier , sans révolutionner le film d’aventure, met à profit tous les grands espaces qui s’offrent devant lui, pour faire de son film un grand et beau spectacle.

Fanny Valette, la belle , qui n'attendra pas son promis...

Sur la distribution Aurélien Wiik , dans le rôle-titre, manque peut-être un peu d’épaisseur, au regard de ses prédécesseurs .Mais sa jeunesse et la fragilité qui s’en dégage, le distinguent et ça lui va bien. Il y a ses côtés pas mal de femmes, dont Lou Doillon , qui dans les frusques d’une fille de taverne, à de quoi se faire retourner plus d’un homme. Martin Lamotte le marquis de la farce en sait quelque chose et j’aime beaucoup son rôle qui le fait dialoguer avec son perroquet, monsieur de la Perruche. Il entre dans cette belle galerie de portraits aux côtés de Thibault de Montalembert , (méchant marquis) et Grégoire Colin , (bon sauvage) que le dessinateur Patrice Pellerin a immortalisés dans sa BD éponyme. Le passage de la bulle à l’écran n’est pas chose aisée. L’adaptation ici me semble réussie.

LE BONUS

Making of

Un agréable parcours dans les coulisses du film, avec le petit mot de plusieurs techniciens (décorateur, maquilleur…) des scènes de tournage et le point de vue de Patrice Pellerin , qui se dit satisfait du travail d’adaptation. « Ils ont notamment pu développer des aspects que le format BD ne me permettait pas , comme l’enfance de Yann par exemple , ce qui donne plus d’ambiguïtés aux personnages. »

Cliquer ici pour voir la vidéo.

On le voit tel un gamin sur le plateau, émerveillé de voir ses personnages prendre forme. « J’ai l’impression d’être plongé dans ma BD ».Le producteur François Charlent qui avoue avoir réalisé un rêve d’enfance (« une série de cette envergure n’est pas évidente à mettre en place ») note que  80 % des scènes sont des extérieurs, tournés en décor naturel, en Bretagne et dans le Sud de la France.