100 livres en 100 semaines (#13) : Preacher

Par Epicure

Prenez l’oeuvre de Tarantino (surtout Pulp Fiction, From Dusk Till Dawn et True Romance), la religion, la théorie du livre The Holy Blood & The Holy Grail et les westerns de John Wayne. Mélangez et régurgitez le tout sur 2000 pages de BD en 9 volumes.

Preacher.

Le preacher, c’est Jesse Custer, un pasteur très peu orthodoxe du sud des États-Unis qui se voit soudainement – et à son grand dam – possédé d’un pouvoir surnaturel issu de l’union entre un ange et un démon. Custer part à la recherche de Dieu lui-même, qui a abandonné ses fonctions (!!) suite à la naissance de l’entité résultant de cet union. Custer est accompagné dans sa quête par Tulip, son amoureuse avec qui il vit une relation passionnée et complexe, et Cassidy, un vampire junky irlandais (re-!!). Le trio rencontrera sur sa route les chevaliers du Graal, une société secrète d’envergure internationale dont la mission consiste à protéger la descendance de Jésus afin de permettre la venue prochaine d’un nouveau sauveur (rere-!!).

Évidemment, ç’a l’air un peu n’importe quoi dit comme ça, mais Preacher c’est aussi… un peu n’importe quoi. Le récit est bourré de rebondissements souvent absurdes, joliment trash et toujours divertissants. J’ai rarement lu quelque chose d’aussi religieusement incorrect. L’auteur, Garth Ennis, défonce les dogmes religieux avec un bazooka et ce, dès les premières pages du premier volume. Et il utilise un langage qui m’a obligé à réviser ma définition du terme vulgaire. Bref, c’est du Tarantino sur Red Bull.

Cette série de DC Comics parue sur six ans (66 numéros) à la fin des années 90 a atteint le statut de BD culte. Je comprends pourquoi aujourd’hui. La trashitude des situations, la cooleté des personnages, la violence graphique et l’éclatement total du récit n’ont pu que séduire une orgie de fans du medium.

Pour ma part, je termine la lecture des 9 volumes avec un léger sentiment d’insatisfaction. Preacher est certainement très divertissant mais n’offre pas grand chose de plus. C’est probablement ce à quoi il aspire et c’est correct. Sauf qu’avec la réputation qui le précédait, je m’attendais à la profondeur d’un Watchmen ou d’un Sandman. Mes attentes étaient sans doute trop élevées.