Etat chronique de poésie 1260

Publié le 06 juillet 2011 par Xavierlaine081

 

1260

Roulez tambours

Aux cieux de moire sans lune et sans étoiles

Frappez hallebardes de grêles

Sur nos têtes assoupies

Indifférentes aux faux-pas de ce monde

.

Amnésiques nous sommes

D’avoir été trop gavé

La richesse de nos armoires

Montre l’indigence de nos âmes

.

Ici on lance un cri de solitude

Femmes soumises pleurent

Sur l’absurde guerre qu’hommes fomentent

Assis sur le seuil de demeures éphémères

L’œil rivé aux croupes alourdies

De tâches ingrates chaque jour recommencées

.

Boire à la source de nos maux

C’est ouvrir les yeux sur la profusion des misères

Dont l’homme

Taisant en lui la femme

Se commet auteur

.

Qu’une bataille s’engage

D’un genre contre l’autre

N’est que refrain

Antienne

De sombres présages

.

Ici commence

L’intime nécessité

La rupture

L’insoumission totale

Aux canons d’un monde insensé

Jailli des entrailles pourries

Et d’aveugles obsessions

.

Regardez-les

Leur ventre en avant

Cachant mal leur défroque mal réajustée

.

Ils viennent en des couloirs dorés

Main sur le cœur

Proclamer leur innocence

.

L’abus de pouvoir se lit en leurs boutons disjoints

Ils n’ont pour tout pouvoir

Que leurs dominations obscènes

Mais prétendent gouverner

Bergers d’un troupeau humain écervelé et candide

*

Que l’heure et le glas sonnent

Que les échines fléchies se lèvent

Que la flamme des pupilles contenues

Eclate au grand air de liberté insolente

.

Mais que cesse le grand manège

Sous les fenêtres ouvertes d’un autre monde

.

Manosque, 3 juin 2011

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