ROME PLUTÔT QUE VOUS (ROMA WA LA N'TOUMA): Tariq Teguia.

Publié le 15 février 2008 par Mesk Ellil

"Inédit à ce jour en France, sélectionné lors du dernier festival de Venise dans la sélection Horizon, le premier film de Tariq Teguia* est absolument bouleversant. Témoignage hautement cinématographique d’une réalité peu abordée dans le cinéma algérien, le film de Tariq Teguia suit le parcours de deux jeunes Algériens, au travers de la réalité difficile et ô combien délicate de l’Algérie des années 90. Le déchirement que représente le désir de partir pour ce couple transpire dans chaque plan et la manière de les filmer, et de montrer Alger, par de grands plans-séquence, tout en douceur et en observation minutieuse et délicate, est absolument magnifique. Ce film est un jalon important dans l’histoire du cinéma algérien : appel au renouveau, volonté de dire et de montrer ce qui est encore parfois trop tabou, hymne à la tolérance, sens de la mise en scène et magnifiques portraits de jeunes Algériens. Avec une musique magnifiant tout ce récit, tragique comme les grandes tragédies grecques, vous l’aurez compris, à ne manquer sous aucun prétexte." Année : 2006 Origine : France-Allemagne-Algérie Sortie prévue en France: Le 16 mars 2008.
Tariq Teguia: Né le 12 décembre 1966 à Alger. Il s'installe à Paris en 1987, et suit le cursus de philosophie de l’université de Paris I, Panrhéon-Sorbonne jusqu’à l’obtention d’un DEA en philosophie esthétique. Il retourne à Alger pour six mois environ; devient photographe pour Alger-républicain, quotidien national algérien. En 1992, il co-réalise avec son frère Yacine Teguia de Kech’mouvement, un court métrage de fiction en grande partie autoproduit, au format 16 mm et d’une durée de 13 minutes. Il revient à Paris fin 1992, devient assistant photographe de Krysztof Pruszkowski, activité qui se double de travaux photographiques personnels. Il participe en régie plateau sur un tournage d’étudiants de la Femis (Queue de poisson de Judith Cahen). En 1995, il fait une première tentative pour tourner Le chien, un scénario co-écrit avec Serge Milan et Lali Maloufi (qui joue dans ses deux premières fictions) et produit par Yacine Teguia. La pellicule ayant été saisie par les douanes algériennes, le film ne pourra se faire. Deuxième essai en 1996. Le tournage a lieu dans une villa d’Alger. La post-production s’étalera jusqu’en avril 1997 avec un ban de montage prêté par l’université de Paris 8 Saint Denis où il prépare actuellement un doctorat en Arts plastiques, au sein du département Photographie et Multimédia. Durant l’été 1996, il réalise d’autres travaux photographiques et images vidéo, qui sont la matière d’un film en collaboration avec un graphiste et un musicien, Férailles d'attente, projet qui a bénéficié d'une aide à la réalisation de Grand Canal. Ces Ferrailles d’attente, en référence aux fers d’acier qui bourgeonnent sur des constructions jamais terminées, se veulent comme une réponse formulée à trois, devant le chaos architectural qui ronge le pays en Algérie. En 1997 et 1998 il écrit des articles sur des travaux photographiques pour la revue Captures et collabore au commissariat d’exposition et au catalogue de Paysages Politiques pour le Salon International de la Recherche Photographique (SIRP) à Royan en mai 1998. Un quatrième projet, Aujourd’hui, nous sommes vivants, écrit en français, actuellement en projet, sera, comme ceux qui précèdent, un film tourné en arabe dialectal algérois où des images argentiques côtoieront de la vidéo et des photographies.