treuer hussar

Publié le 06 juillet 2011 par Hoplite

"Les « Hussards bruns » du Web

C'est la spécificité de ce que l'on appelle la "fachosphère". Des blogs personnels qui ont en commun une esthétique très léchée, très dandy, façon "homme de goût, de savoir et d'action", en révolte contre le monde moderne.

Ils s'appellent French Carcan, Zentropa, I like your style, Fromage plus, Didier Goux habite ici ou Hoplite. Ils adoptent un ton souvent railleur et méprisant. Une misogynie assumée. Un racisme chic et élitaire. On y célèbre souvent Pierre Drieu LaRochelle, Ernst Jünger mais aussi Frédéric Dard, Antoine Blondin ou encore Jean Yanne.

On y trouve fréquemment un extrait du film Un idiot à Paris, dialogué par Michel Audiard, où Bernard Blier sermonne ses bouchers grévistes en ces termes: "Finie la petite auto, finies les vacances au Crotoy, fini le tiercé." Nous les avons surnommés les "Hussards bruns de la Toile", en référence au groupe d'écrivains des années 1950 et 1960 dit des "Hussards" qui se caractérisaient par leur antigaullisme de droite, leur goût du style, leurs positions à contre-courant de leur époque. Et leur fascination pour les causes perdues et les réprouvés.

Ces "Hussards bruns" se sont créé une vraie zone d'influence sur le Net. Les belles voitures, les Vespa, les cigarettes anglaises, les pin-up et autres sex-symbols des années 1950 et 1960 résument leur imagerie. Il s'agit d'entretenir une sorte de nostalgie autour d'un monde occidental qui aurait disparu, celui "d'avant l'immigration de masse".(...)" Le Monde du 5/7/11

Insulte gratuite, amalgame, ignorance crasse des auteurs nommés, reductio  ad hitlerum…la totale. Ouais…mais qu’attendre d’autre des petits commissaires politiques du web que sont ces merdeux devant leur Imac ? La vie d’un kapo moderne de l’Immonde (comme disait le Général) est simple : tout ce qui dépasse de la norme du politiquement correct (c’est-à-dire tout ce qui n’est pas l’émanation du cercle de raison du pitre Minc) doit être repéré, dénoncé, et détruit.

Selon le graphique ci-dessus, chacun pourra comprendre que votre serviteur étant classé directement dans la fachosphère, tout prés du célèbre leader national-socialiste à petite moustache, ite missa est ! Delenda est Hoplite (parmi d’autres, donc) !

Je ne sais pas si c’est l’immigration de masse qui est à l’origine de ce genre de papier inepte mais on sait en revanche d’emblée que toute interrogation sur ce phénomène moderne étrangement validé aussi bien par le MEDEF que par le moindre collectif de « sans-papiers » médiatisé par TF1 (alias de vulgaires clandestins délinquants partout ailleurs mis à mort ou expulsés sine die SAUF en Europe) qui ne serait pas SEULEMENT LAUDATIVE ou LACRYMOGENE n’aura sa place dans ce torchon que le jour ou cette rédaction de minables pleurnicheur sera délocalisée à Bombay !

Rien de neuf sous le soleil, donc, sinon qu’à force d’être signalé d’un côté (MRAP), puis de l’autre (Journal de révérence vespéral…qui me fait immanquablement penser à la fameuse détonation vespérale d’Achille Talon ! ha ha !), il se pourrait bien qu’un matin, ce blog insignifiant (c’est vrai que l’actualité est plutôt calme actuellement, intéressons-nous plutôt aux pauvres héritiers des Nimier et Blondin…tu parles) disparaisse. Et tout sera comme avant.

Passé quelques jours festifs et vivrensemblesques dans un monastère bénédictin, au pied de la montagne noire : silence total, apaisement, beauté du lieu, accueil chaleureux et hôtellerie spartiate (idéal pour la phalange). Et là, le petit kapo du Monde à l’affût devant son écran et dans ses fringues fair-trade de merde doit frétiller en pensant disposer de la preuve ultime de mon appartenance à l’Opus Déi (moi qui suit agnostique) ou au réseau protégeant Martin Bormann depuis sa disparition mystérieuse en 1945 (moi qui suis modérément démocrate et Castoriadicien..).

Silence extérieur total donc, bouillonnement intérieur pour moi mais silence intérieur également pour ceux qui ont fait le vœu d’entendre la parole de Dieu…Offices rythmés par les chants des moines et la lectio divina. Dans sa grande miséricorde, Saint Benoît autorisa le vin à table pour ses fidèles qui prenaient le désert. Grand merci !

Quant au monde Occidental qui disparaît et au chaos que chacun peut observer de sa cuisine, ça n’est pas une nouveauté (sauf pour les miliciens du nouvel ordre festif et métissé recrutés précisément sur leur capacité naturelle à encenser sans réserves chacune des merveilleuses et nouvelles catastrophes politiques, sociales, culturelles, anthropologiques que produit à jet continu le monde tel qu’il va).

Castoriadis (célèbre fasciste) situe cette cassure dans la dynamique greco-occidentale dans le mitan du XXième siècle, moment ou le monde occidental et européen en particulier, cesse, contrairement à son code génétique depuis 2500 ans, de produire du sens à partir d’un regard critique et introspectif : cette « civilisation du souci », comme disait Valery ne connaît précisément plus de souci, plus de scrupules et sombre dans un matérialisme sans âme, un relativisme profond et dans la gangrène déconstructionniste, confinant à l’ethno-masochisme consenti et assumé. JF Mattei fait le même constat à propos de l’épuisement du regard d’Europé, cette princesse asiatique qui donna son nom à notre continent. Nietsche parle du dernier homme sautillant et clignant de l’œil, perdu dans l’hédonisme sans retenue et la transgression de tous les interdits (« Si Dieu est mort, tout est permis »).

L’épuisement du sens. Castoriadis désigne l’épuisement du modèle démocratique et réflexif greco-occidental, lié à la disparition de certains types anthropologiques qui ne peuvent être produits par le capitalisme globalisé (et la seule valeur qu’il véhicule, le profit), comme le fonctionnaire Weberien, l’ouvrier consciencieux, le juge incorruptible, le commerçant honnète, etc.), pointant là une évidence qui est l’intime connection entre un régime social et le type anthropologique (ou l’éventail de types) nécessaire pour le faire fonctionner : lorsque le seul horizon du jeune moderne est de faire du bizness en se conduisant comme un vrai chacal avec ceux qui l’entourent, on comprend sans peine que l’horizon social puisse s’assombrir. Mais aussi, l’irruption de bureaucraties managériales, la disparition du débat politique, la dépolitisation des sociétés occidentales, l’effondrement de la transmission du savoir (dans la cité Athénienne, patriciens mais aussi esclaves et femmes (notez l’ordre, faut que je justifie cette mysogynie que l’on me lance au visage ! ha ha) faisaient, en partie, leur éducation et leur culture en regardant des tragédies, aujourdhui c’est Un repas presque parfait et Super nanny, on mesure le progrès irrefutable, finalement c’est bien une tragédie…), l’arrêt (ou l’aboutissement) de ce projet d’autonomie et d’auto-institution des individus et des sociétés qui reste singulièrement propre à l’Occident et à aucune autre civilisation. En parallèle l’expansion sans fin d’un capitalisme globalisé, prédateur et destructeur, dans un monde fini (et qui vient nous le rappeler tous les jours). Castoriadis rappelle encore, pour les lecteurs les moins aiguisés (ceux du Monde, de Télérama ou des Inrocks par exemple) que ce que viennent chercher en Occident les hommes d’autres civilisations, ce ne sont pas l’habeas corpus, la séparation des pouvoirs ni le mariage gay ou Lady Gaga mais des armes et des objets…Pour ceux qui croient encore à la « fin de l’histoire » ou à la « fin des idéologies ».

Pour Nietzsche (phalangiste bien connu), la mort de Dieu signe l’avènement du chaos, le nihilisme, irrémédiable et définitif : un peuple de barbares dont les temples et le ciel s’écroulent car vidés de toute croyance c’est-à-dire de toute morale, dans un océan de consommation violente et de jouissance sans limites (Force et honneur ou Jouissez sans entraves ?). Chantal Delsol (célèbre apologue du régime de Vichy…) aristotélicienne et Machiavélienne, disciple de Freund et Schmitt, pense elle aussi (caramba, c’est une conjuration !!), que la parenthèse du monothéisme chrétien qui irrigua la culture occidentale pendant deux mille ans est en grain de se refermer, et avec elle, ses fruits sécularisés (individualisme, progrès, linéarité de l’histoire, droits de l’homme, etc.) qui constituaient une architecture signifiante. Mais que cet événement qu’accompagnent ce chaos contemporain fait de relativisme et de nihilisme dus à l’oubli des référents fondateurs, peut n’être qu’une transition vers des modes d’êtres et de pensées comparables à ceux qui précédèrent l’Occident chrétien : pour faire bref, un panthéisme ou un polythéisme rompant avec la quête de vérité initiée par les présocratiques et magnifiée par la geste chrétienne pour revenir à cette sagesse des anciens poursuivant la « vie bonne », conscients qu’ils étaient de ne jamais découvrir la vérité. Comme si au travers des ruines de cet Occident qui meurt en Bermuda et en clowns-kapos derrière leurs ordinateurs, perçaient déjà les germes de sagesses et de paganisme faits avant tout, de mesure et de renoncement (à la vérité, au progrés, à l’individu roi, à la royauté de l’homme), bref, replacer le Vrai par le Bien, la ferveur par le lâcher-prise

« L'Asie et l'Europe sont perdues dans un des coins du monde ; la mer entière n'est dans le monde qu'une goutte d'eau ; le mont Athos n'y est qu'une motte de terre. Toute cette partie du temps que nous pouvons mesurer n'est qu'un instant de l'éternité. Tout est mesquin, changeant, périssable. Mais toutes choses viennent de ce principe commun qui conduit l'univers, et duquel tout sort, soit directement, soit comme conséquence. L'effroyable gueule du lion, les poisons qui nous tuent, en un mot tout ce qui est mauvais pour nous, ici une épine, là de la boue, ne que sont les suites et les dérivés des choses les plus nobles et les plus belles. Ne t'imagine donc pas que tout cela soit étranger au principe que tu adores ; mais sache reconnaître en lui la source universelle des choses, quelles qu'elles soient. »

Marc-Aurèle, Pensées.

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