Venise, la Sérénissime

Par Etrangere

Erigée sur 8 km2 d’îles marécageuses, dotée d’une histoire riche et mouvementée, la Sérénissime est une ville raffinée, mais en déclin. Elle tire son nom de la Vénétie, province romaine du Ier siècle, qui fut ravagée par Attila et ses Huns, en 453-454 ; pour se mettre à l’abri, les populations qui vivaient dans les alentours se réfugièrent dans une lagune, idéalement protégée des armées du fait de son relief. L'invasion lombarde de 568, entérina cette situation, si bien que dès lors, la communauté ne cessa de se développer. Tout d’abord, la population fut placée sous l’autorité de Byzance, mais s’en émancipa rapidement. En 697, le premier doge (du latin dux, le chef), Paulo Lucio Anafesto, fut élu. Menacée par les puissances locales, la cité préféra installer le siège de son pouvoir sur les îles de Rialto, jugées sûres, ce qui fut officialisé en 826. Ce fut également au début du IXème que la construction effective de la ville commença, donnant naissance à une multitude de quartiers dynamiques et accueillant une population cosmopolite. 

La ville ne possédait cependant  pas de terres cultivables. Pour pallier ce défaut, les Vénitiens se dotèrent d’une flotte extrêmement puissante, et exercèrent leur domination sur toute la Méditerranée. Confrontée à de multiples ennemis, Venise ne devint toutefois pas moins que la  capitale maritime européenne vers 1000. Ses richesses s’accrurent encore grâce à la 4ème  croisade (1201-1204). La cité était alors une des Républiques les plus puissantes de tout le bassin méditerranéen. Néanmoins, opposée à Gênes, elle s’essouffla progressivement, jusqu’à son annexion par Napoléon Bonaparte en 1797.  Elle fut cédée à l’Autriche cette même année, et  ne fut rendue à l’Italie qu’en 1866. 
Devenue au courant du XXème un haut lieu de culture et synonyme de romantisme, la cité des Doges  demeure aujourd’hui encore un haut lieu touristique du continent., notamment en période de Carnaval.  Pourvue de monuments exceptionnels mais fragilisés du fait de son climat et de sa position géographique, (action incessante de la mer), elle a été officiellement prise en charge par l’UNESCO en 1966.

Le carnaval d'Arlequin, Joan Miró, 1924-25, huile sur toile, 66 × 90,5 cm

Raffinée, charmante, surprenante (des grêlons de la taille de balles de pingpong, en plein mois d’août, si ce n’est pas incroyable !)… Cette ville, que j’ai visitée en 2009, dégage une atmosphère ahurissante, entre modernité et passé remarquable. Ses canaux et son architecture particulière en font un joyau de l’Adriatique, un joyau malheureusement menacé par celle qui fut jadis son alliée, la mer, et  se dépeuplant inexorablement : en 2004, on ne lui connaissait plus que 72000 habitants...
Voici une petite sélection des toiles exaltant sa beauté et son atmosphère, auxquelles je suis particulièrement sensible : 

Sur le Canalazzo, Frits Thaulow


Venise bleue, Édouard Manet, 1874  


Street in Venice, John Singer Sargent



L'Approche de Venise, William Turner


Le palais Contarini, Claude Monet, 1908