Nénufar: “Marche officielle de l’Exposition coloniale” (1931).

Par Bricabraque

Affiche de l'exposition coloniale de 1931.

L'intense propagande coloniale de l'entre-deux-guerres développe une imagerie teintée d'exotisme et de racisme dans la publicité, au cinéma, dans la chanson. Celle-ci, fleuron de la culture de masse naissante, joue assurément un grand rôle dans l'implantation et la transmission de l'idéologie coloniale. Reflet de l'opinion, la chanson véhicule les stéréotypes de l'époque et apparaît donc comme un reflet des mentalités.
Des dizaines de morceaux ont pour thème central les colonies et les colonisés. Après avoir célébré la conquête, les chansons coloniales célèbrent plus volontiers au début du XXème siècle l'exotisme, l'érotisme, souvent sur un mode comique qui n'hésite pas à verser dans le racisme.

Aussi, à l'occasion du rassemblement de Vincennes, Alibert interprète un titre pompeusement sous-titré « Marche officielle de l’Exposition Coloniale » et intitulé Nénufar. Ce nom ridicule est celui d'un Africain caricaturé, “joyeux lascar” et forcément “rigolard” qui se promène “nu comme un ver“. La chanson décrit un personnage stupide (”C'est aux pieds qu'il mettait ses gants“) venu découvrir la capitale.

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