FEQ 2011 : Girl Talk & The Black Keys

Publié le 11 juillet 2011 par Epicure


Étonnante, la foule de ce soir sur les Plaines. Malgré deux violents orages, malgré le dimanche soir, malgré le fait que l’artiste en vedette ne soit pas une supermegastar, il y avait tout plein de monde pour applaudir Cage the Elephant, Girl Talk et The Black Keys. Et croyez moi il y avait matière à applaudissements. Les trois artistes ont livré de grandes performances.

Je passerai rapidement sur Cage the Elephant, n’ayant écouté le spectacle que d’une oreille et vu que d’un oeil. Ça semblait déménager solide. Le chanteur s’est payé un bain de foule à la toute fin et a brandi le drapeau fleurdelysé au grand plaisir – évidemment – des fans.

J’avais hâte de voir Gregg Michael Gillis, alias Girl Talk, pour une seconde fois après sa prestation complètement délirante à l’Impérial au FEQ 2009. Disons que la tâche était beaucoup plus ardue ce soir. Le DJ était sandwiché entre deux artistes rock et faisait face à une foule vraiment pas gagnée d’avance dans un espace à peu près 80 fois plus gros que l’Impérial. Il s’en est somme toute bien sorti mais le degré d’intensité était beaucoup moindre qu’il y a deux ans. Donnons quand même à Girl Talk le mérite d’avoir laissé ses tripes sur la scène.

Puis le ciel nous est tombé sur la tête. Je ne parle même pas de la pluie diluvienne mais bien sûr du duo Dan Auerbach (guitares et voix) et Patrick Carney (batterie), qui nous ont rincé les oreilles avec un blue rock crissement bien torché. Comment ces deux gars font-ils pour cracher à eux seuls un si « gros son »? The Black Keys a joué plusieurs pièces du dernier album, Brothers, dont le titre chéri « Howlin’ For You », qui a suscité des tada-da-da-da aux dizaines de milliers de festivaliers. Pour ma part, j’ai beaucoup apprécié la version très crottée de « She’s Long Gone ». Quel riff assassin d’Auerbach!!

Un mot d’ailleurs sur Auerbach, qui n’avait pour poils qu’une barbe de quelques jours et une coupe de cheveux courte et clean. Moi qui m’attendait à voir l’homme des cavernes de la pochette d’Attack & Release! Auerbach est aussi assez réservé sur scène, laissant toute la place à son jeu de guitare orienté feeling. Il se marie merveilleusement au jeu de batterie très simple mais puissant de Carney. Difficile de ne pas penser aux White Stripes…

N’ayant pas particulièrement été impressionné par Brothers l’an dernier, je suis pourtant sorti des Plaines ce soir avec une sérieuse envie de l’écouter en boucle. Généralement, c’est un signe évident que le show a fait son travail. À mon avis, les Black Keys en ont fait encore plus.