Initials B.B.

Publié le 09 juillet 2011 par Clandestines

   Aucun lien avec Gainsbourg, mais le jeu de mots était trop facile. Remix, production, album solo rien ne semble pouvoir arrêter Bertrand Burgalat. On retrouve l’homme aux mille et une casquettes sur la BO du poignant « My little Princess », une occasion idéale pour savoir ce qui se trame la tête de ce monstre musical.

 


C'est la première fois que vous vous attaquez à une BO entière. Comment avez vous travaillé?

 C'est vrai que c'est la première fois depuis quinze ans que j'ai pu faire ça. J'ai proposé des idées à Eva en lisant le scénario puis pendant le tournage mais j'ai composé l'essentiel des musiques au moment du montage. Eva m'a vraiment bien dirigé dans la mesure où elle sait exprimer ce qu'elle attend de façon à la fois précise et suffisamment abstraite pour que je puisse chercher librement. On a tendance actuellement à systématiser le recours à des morceaux préexistants, à des vieux tubes ou à poser sur le montage des musiques de référence à décalquer, comme ça se fait dans la pub; j'étais content qu'on puisse éviter ça.

Quel regard portez vous sur la relation entre la mère et la fille dans le film? J'ai l'impression que quand on est un homme on ne se rend pas toujours bien compte, lorsqu'on regarde le film, de ce qui est en jeu. Eva a eu énormément de tact et de subtilité pour évoquer quelque chose qui relève de l'inceste. En général quand on s'inspire de ce qu'on a vécu on a tendance à en rajouter pour que cela soit plus intéressant pour le spectateur, ici elle a fait l'inverse, c'est beaucoup moins grave que ce qu'elle a elle-même vécu et du coup c'est plus universel, on n'est pas du tout dans l'autofiction, le biopic  et le règlement de comptes. Isabelle Huppert  a souhaité en savoir le moins possible sur Irina Ionesco, la mère d'Eva. Ce n'est pas très original de dire ça mais c'est une très grande actrice. Quand on fait la musique au ras des images on voit, au gré du montage, les différentes prises d'une même scène, c'est assez époustouflant de voir cette voiture de course en action. Votre discographie est assez impressionnante, avez vous un secret de longévité ? Je ne sais pas si ça aide mais j'essaye de faire la musique que j'aimerais entendre, de ne pas trop calculer commercialement (tant qu'à vendre peu, ce qui est le cas de la plupart des disques, autant faire les choses qu'on aime). Et je n'ai jamais fait la musique du moment. Quelle a été votre meilleure collaboration? Franchement je ne sais pas. Il y a des disques dont je suis fier qui ont été conçus avec beaucoup de difficulté. Je me suis souvent disputé en studio à certaines époques, peut être parce que je n'ai jamais été assez bien payé pour m'en foutre. En même temps quand c'est le disque de quelqu'un d'autre je n'essaye pas de faire mon propre album ou d'imprimer une espèce de marque.  Si vous deviez résumer en une phrase le film ( pour quelqu'un qui ne l'a jamais vu.
On y rit on ira. Feelgood movie. Un film sympa qui se laisse voir. Non en fait je ne sais pas trop, avec toutes les projections de travail j'ai dû le voir 40 fois dans sa continuité et à chaque fois je découvre des choses et une autre façon de l'appréhender. Un groupe que vous aimeriez produire maintenant? Toro y moi, ou des gens comme Empire of the sun, mais le son et la production sont superbes alors  j'aurais peur de les gâcher.