Petite histoire des rues de paris, suite...

Par Bernard Vassor

PAR BERNARD VASSOR

LES TROTTOIRS

C'est sous Napoléon I, que les bornes destinées en principe à protéger les piétons, furent remplacées progressivement par des trottoirs. Les ruisseaux situés au milieu des rues et des ruelles, (transformant la chaussée en amas d'immondices, de boues fangeuses, ou de torrent les jours de pluie) ont été progressivement reportés le long de chaque côté des trottoirs. Il était recommandé aux voyageurs empruntant des lignes omnibus, de prendre place à gauche si le trajet suit des rues à ruisseau, et de prendre place à droite si la ligne suit des rues à chaussée.

L'entretien des rues était assuré par la corporation des balayeurs ou des "boueux". On pouvait rencontrer ces pauvres gens vêtus de guenilles. Mouillés jusqu'aux os les jours de pluie, ils étaient également chargés de curer les égouts. Les femmes de cette corporation portaient des robes de bure effilochées en lanières depuis le hauteur du genou. Certains ajoutaient à leur panoplie une sorte de "carmagnole"de toile cirée. Chaussés de grands sabots débordants de paille qu'ils tressaient autour de leurs jambes en guise de bottines. Il y avait aussi quelques enfants garçons et filles qui s'acquittaient tant bien que mal de cette tache. Tout ce petit monde était placé sous la surveillance d'inspecteurs qui les regardaient sans pitié. Malheur aux dandys et aux élégantes qui devaient passer à portée de leur instrument de travail ...vengeance des gueux, le balai allant de droite, revenait fatalement à gauche où se trouvaient placés les promeneurs aventureux qui recevait une projection de ce qui se trouvait dans le ruisseau.

*Appelées mibrais, d'où, le nom de certains noms de lieux qui devaient être particulièrement boueux.