FEQ 2011 - Jour 6

Publié le 14 juillet 2011 par Larecreative
THE BLUE SEEDS


Crédit photo: Festival d'été de Québec

La formation montréalaise avait la belle tâche d'ouvrir cette soirée au Parc de la Francophonie avant Martha Wainwright et Marianne Faithfull. Depuis le temps que j'entends parler d'eux et suite à deux tentatives manqués de les voir en spectacle, j'étais très réceptive et enthousiaste de pouvoir enfin les découvrir.

La formation a vu le jour en 2004 grâce l'auteur-compositeur François Dufault qui est maintenant accompagné de 6 autres musiciens: Jean-Sébastien Brault-Labbé (drums, back vocals), Martin Farmer (basse), Amélie Laflamme (voix, piano, melodica), Roger Miron (guitare) et Eric Rathé (clavier).  Ils nous ont offert des pièces de leur plus récent album "Belt of Venus" paru cette année ainsi que sur leur album éponyme paru en 2008.  Mon feedback personnel ? J'ai adoré ! Sérieux, c'est clairement de la musique que je me procurerais en format vinyle afin de pouvoir l'écouter les lumières tamisées, à la lueur de quelques chandelles, en dégustant du bon porto. Leur rock atmosphérique et leur folk/alternatif rentre au poste.

MARTHA WAINWRIGHT

Crédit photo: Festival d'été de Québec


Martha. Enfin !
Elle s'est présentée sur scène, avec son charme, sa sincérité et sa guitare. Elle s'est promenée dans l'ensemble de son répertoire à mon plus grand plaisir, ne couvrant toutefois pas le répertoire d'Edith Piaf qu'elle présente en spectacle depuis un an ou deux. ( Je n'en ai pas été déçue pour autant!)
On pouvait s'attendre à quelques références à sa mère Kate McGarrigle qui est décédée il y a un an et demie et qui demeure un symbole, un repère important dans sa vie.
Elle nous a donc interprété de manière intense une chanson que sa mère avait écrite pour une pièce de théâtre et qui n'avait jamais chanté en public. C'était un moment fort en émotion. Mes premières larmes ont alors coulées sur mes joues et se sont effacées grâce au vent qui commençait à nous caresser tendrement. Suite à cette chanson, Martha a invité sa tante Anna à la joindre au piano pour interpréter deux pièces des soeur McGarrigle : "Cheminant à la ville" et "Entre la jeunesse et la sagesse".
On aura eu droit à de nouvelles pièces de son répertoire, sans réussir à savoir le titre de ces futurs petits bijoux. Puis, la sublime "This Life" extraite de son album éponyme en 2005, m'aura donné la chair de poule. Faut dire que j'étais grandement réceptive à recevoir les texte de Wainwright. C'est une des raison pour laquelle je l'aime tant. Ses textes pleins de sincérité et d'émotions pures, pas du mâché, juste du vrai, du "RAW".
This, This life is boring
This, This life right now is snoring But that's all right That's okay It's still worth living
When it is not I got the gun for my head And I want to break free instead But I could never pull the trigger I get too scared So I stand up instead I go wild
Puis, LE RAPPEL, LA chanson que j'aurais été vraiment déçue de ne pas entendre. LA chanson qui m'a fait découvrir et aimer profondément l'artiste (Merci Emma !), LA chanson qui a partagé des moments de colère dans ma vie, LA chanson où il fait bon de hurler à tue-tête en pleurant .. jusqu'à en perdre le souffle s'il le faut: "Oh you bloody mother fucking asshole !!".
Clairement un moment fort de ma soirée ! Entre moi et moi (et Martha) !
... I will not pretend I will not put on a smile I will not say I'm all right for you When all I wanted was to be good To do everything in truth
I will not pretend
I will not put on a smile
I will not say I'm all right for you
For you, whoever you are
....

MARIANNE FAITHFULL

Crédit photo: Festival d'été de Québec

D'entrée de jeu, je dois vous avouer que je ne connaissais que très peu cette dame au parcours hallucinant. Une des femmes ayant une liste de collaborateurs les plus exhaustives que j'aie vu à ce jour. 

C'est mon amie Sophie Laforest qui m'avait fortement suggéré de ne pas manquer sa performance, alors qu'elle l'avait vu au Festival de Jazz de Montréal, le 4 juillet dernier. Elle m'avait alors partagé une chanson que Marianne a écrit avec Mick Jagger (ex-conjoint) et qui est devenu l'hymne de ma convalescence, ou plutôt de la douleur associée à mon réveil de l'opération : "Sister Morphine". J'ai encore pleuré. Elle était belle et vraie ... avec sa cigarette à la main. Je ne sais pas si c'est seulement moi, mais un doublé Wainwright/Faithfull, ça se vit avec les trippes, ça s'vit par en-dedans, ça se vit doucement et intensément à la fois. Elle sont parvenues toutes deux à nous renverser avec leurs chansons qui ont du vécu et que dire de leurs paroles parfois poétiques, parfois crues. Ceux qui n'était pas dans cet état d'esprit, ont quitté les lieux ... pour aller capter (j'imagine!) une énergie peut-être plus festive ailleurs. C'est bien ainsi. 


In my case ... I WAS MEANT TO BE THERE !  (Même si je me mordais un peu les doigts de manquer Afrocubism à la Place d'Youville) En parlant de la foule, elle était d'un respect irréprochable.. à ma plus grande joie ! C'Était un respect mutuel, une rencontre où la dame en profitait pour remercier chaudement et sincèrement les festivaliers après chaque interprétation. Touchant !
Généreuse et attachante, Faithfull prenait le temps avant chaque chanson de nous les présenter, me permettant ainsi de prendre plusieurs notes. Je vous donc un topo (de ce que j'ai pu capter à tous le moins).
  • Why Did We Have To Part, écrite avec Laurent Voulzy
  • The Stations, cover de la formation The Gutter Twins 
  • Marianne Faithfull nous a expliqué rapidement que la chanson There's a Ghost de Nick Cave, se nommait initialement "The Disapear" et que suite à de nombreux voyages son regard sur la souffrance dans le monde et sur la souffrance elle-même l'a poussé a lui donné le titre que la chanson a aujourd'hui. 
  •  The Crane Wife, chanson de la formation The Decemberist reprise avec une touche de Buddy Holly
  • Prussian Blue écrite avec David Courts, en nous parlant du même coup du temps où elle habitait à Paris.
  • Back in Baby's Arms, chanson enregistrée à New Orleans
  • Going Back, écrite par Carol King and Gerry Goffin
  • Love Song écrite par Lesley Duncan, suivi de la chanson "Send Me Back Home"
On entre ensuite dans un bloc musical intense qui donnait des frissons avec:
"Broken English" où la foule atteignait le sommet de son appéciation. C'était beau à voir que cette foule ravie, dansant sur les solos de guitares et de sax;
"As Tears Go By qu'elle a popularisé avant les Stones et qui a lancé sa carrière;
"Working Class Hero" de John Lennon qui prenait tous son sens à travers sa voix et son ressenti;
Puis enfin enfin "Incarceration of a Flower Child" écrite par Roger Waters .. et il y avait l'âme de Pink FLoyd dans cette chanson .. c'est certain ! 
Elle conclue le spectacle sur Ballad of Lucy Jordan puis Strange Weather que Tom Waits a écrite pour elle.

Définitivement, une soirée chargée d'émotions et inoubliable!