Avant de commencer à entrer dans le vif du sujet, le livre commence par une description des accessoires utilisés par les différents acteurs de la tragédie allant du célèbre AK47 au Tank M48, les troupes en présence, c'est-à-dire chrétiennes, Syriennes, Palestiniennes ainsi que leur chef respectif. Les Israéliens n'interviendront que brièvement en 1978 avec l'Opération Litani et surtout en juin 1982 avec l'opération Paix en Galilée qui aboutira à la mort de 17 825 Arabes (civiles et militaires) contre 670 soldats israéliens. Le nom de l'opération, c'est de l'humour juif, on ne peut pas comprendre...
À cette époque, le Liban était à cette époque là une des régions arabes les
plus occidentalisées avec de nombreux biens de consommation en provenance
d'Europe et des États-Unis. Le mandat français qui administrait le Liban entre
1920 et 1926, puis son influence toujours très présente après son indépendance à
beaucoup aider le pays a adopté cette culture.
Le conflit a fait disparaitre
toutes traces de cet occidentalisme. Lamia relate des accords entre les
différentes milices pour des cessez-le-feu de quelques heures afin de piller les
bâtiments aux alentours avant de reprendre le combat. La violence va s'amplifier
le 6 décembre 1975, lors du premier massacre de musulmans, Libanais et
Palestiniens perpétrés par des phalangistes. Ce jour est connu sous le nom de
samedi noir. Les victimes vont ensuite devenir bourreaux, puis de nouveau
victimes, ainsi de suite jusqu'à la fin de la guerre.
Au milieu se trouvent les premiers touchés, les civils, qu'ils soient chrétiens, musulmans, libanais ou palestiniens. Lamia décrit ce qu'elle a vu avec son regard de petite fille naïve, mais qui avait déjà conscience du désordre contrairement à ce que s'imaginaient ses proches. Son quotidien était fait de peurs, d'angoisses et d'interrogations si bien que le moindre cessez-le-feu était un espace de liberté et qu'il fallait en profiter. Malheureusement, Beyrouth, puis d'autres villes libanaises ont été ravagées par les combats. Le moindre déplacement était dangereux. Il y avait des zones de combats et des tireurs embusqués un peu partout. Il valait mieux contourner certaines pièces des maisons ou certaines rues plutôt que s'y aventurer.
Une vision du conflit raconté par une personne qui l'a vécu, qui l'explique avec ses mots, ses émotions et de façon plus humaine que la dialectique austère des experts.