Djamilia

Publié le 16 février 2008 par Lorraine De Chezlo
de Tchinghiz Aïtmatov
Roman - 125 pages
Editions Denoël - 2001
Editions Poche Folio - 2003

Dans le rude pays kirghiz, Seït est un garçon qui vit au milieu de sa famille, et jamais très loin de sa belle-soeur Djamilia. Il l'admire, l'aime, veut la protéger des hommes qui de plus en plus la convoitent. Très belle et dotée d'un fort caractère, elle fait tourner plus d'une tête. Dans les plaines venteuses, le quotidien est laborieux, il faut travailler pour le kolkhoze et pour ceux qui sont partis à la guerre, comme le mari de Djamilia. Un jour, un homme parti de longue date revient dans l'aïr, le petit village. Il s'appelle Danïiar et n'a plus de famille. Son caractère taciturne laisse difficlement deviner ses sentiments, animés d'une passion débordante pour la Nature, et bientôt... pour Djamilia.

Ce roman, traduit du kirghiz puis du russe est de fait une oeuvre rare qui laisse entr'aperçevoir cette vie lointaine, et l'inlassable transport des charriots à grain. Djamilia, ce sont des descriptions par le biais du jeune Saït, de l'environnement et du quotidien des kirghiz. Puis vient l'amour, l'amour de Djamilia et Danaïir, aussi l'amour de Saït pour la vie.
Extrait :"Le vent apportait de là-bas la senteur des pommes, les miels chauds du maïs en fleur comme un lait qu'on vient de traire, et le souffle tiède des fumiers séchés.Longuement, s'oubliant lui-même, Danïiar chanta. Se tenant coite, la nuit d'août l'écoutait, charmée. Et jusqu'aux chevaux qui avaient voilà déjà longtemps pris un pas mesuré, comme s'ils avaient craint d'interrompre ce prodige."
Pour Louis Aragon, qui l'a traduit en 1959, c'est la plus belle histoire d'amour. Pour moi, ce ne le fût pas, je n'ai pas non plus été aussi enthousiaste qu'Hervé. La traduction qui n'a pas dû être un jeu d'enfant, laisse encore quelques phrases que j'ai trouvées bancales ou qui témoignent d'une syntaxe originale bien différente.
Comme beaucoup de préfaces, celle de Louis Aragon est d'autant plus intéressante à lire une fois le roman terminé. L'avis de Tamara - TamaculturOn en parle sur un blog kirghize