L’art de nœud coréen - Maedeup

Publié le 10 juin 2011 par Zimmer
Dès l’époque des 3 royaumes Paekche, Shilla et Koguryeo, à partir du 1er siècle av. JC, les coréens ont développé la technique du Maedeup (traduction coréenne de ‘nœud’), qui est à la base d’une large gamme de pièces de passementerie ornementale,  réalisées aussi bien pour les occasions spéciales que pour les activités de la vie quotidienne. On en retrouve notamment la trace sur des fresques funéraires, pour les ornements de ceinture, les attaches de coiffe ou les pendants d’oreilles. 

A l’époque de Koryeo (7ème-14ème siècle), l’art de nœud coréen 매듭 est mentionné par des voyageurs étrangers, et des peintures bouddhistes attestent de son développement.Durant la période de Joseon (14ème-19ème siècle), le besoin en cordons et en Maedeup pour l’administration et la cour royale était si important, que le gouvernement organisa la mise en place d’un système de production semi-industrialisé, regroupé autour d’artisans spécialisés. Les Maedeup étaient utilisés non seulement pour la réalisation d’accessoires personnels comme des bourses, des sachets à parfums, des éventails et des ceintures, mais aussi pour la décoration intérieure et la décoration de nombreux objets, comme par exemple les instruments de musiques ou les éventails.L’une des plus belles applications du Maedeup  est le Norigae ; celui-ci est un assemblage harmonieux de Maedeup, de joailleries et de pompons, que chaque femme portait pour embellir leur Hanbok, la robe traditionnelle coréenne. La reine et les femmes de la cour avaient l’habitude de porter le Samjak Norigae composé de 3 pièces, lors d’évènements et de célébration ; les Norigae arborés à la cour et parmi les classes supérieures de la société, étaient composés au centre, de pendentifs précieux en or, en argent, en jade vert ou blanc, ou en corail, et de 3 rangs de Maedeup, qui comportaient souvent, eux aussi, pendentifs et bijoux en or ou en argent. Le Norigae 3 pièces, composé d’une petite dague décorative et de pendentifs en argent, était plus typique de catégories sociales moins favorisées. Le Norigae réalisé à base de Maedeup peut être extrêmement simple : juste quelques touches de couleurs et quelques pompons ; d’autres peuvent être extrêmement sophistiqués, combinant de multiples nœuds très élaborés, avec bijoux et broderies.

Chaque Maedeup a un nom qui évoque la nature et les objets de la vie courante : lotus, gingembre, papillon, bague, lunette, libellule, fraise, chrysanthème, prunier, poussin, etc. Les couleurs fondamentales que l’on retrouve très souvent sont le rouge, le bleu et le jaune, mais s’y ajoutent également le rose, le vert clair, le violet pâle, le violet foncé et le vert jade.


Cette technique de Maedeup est reprise par les artistes de nos jours pour créer une oeuvre d'art ou élaborer les décorations intérieurs ou les bijoux, à l'instar de l'artiste Véronique Mckay en France.