Kevin Costner, entre Superman et Quentin Tarantino

Par Tred @limpossibleblog
Kevin Costner est un héros de mon enfance. A l’âge où je commençais à fréquenter les salles obscures, l’acteur américain était la star montante, puis la star incontournable du cinéma Hollywoodien. J’ai grandi en le voyant combattre la Mafia dans Les Incorruptibles, chasser le bison dans Danse avec les loups, tirer à l’arc dans Robin des Bois, Prince des voleurs, secourir une star en détresse dans Bodyguard. Pour moi, Kevin Costner incarnait le héros américain par excellence. Il faisait la couverture de tous les magazines, il était jeune, il était beau, il était courageux. Il était l’homme que je voulais être et l’homme que les filles désiraient. A la fois un acteur à midinettes et un acteur s’engageant sur des films encensés dans la presse. Il était même, grâce à Danse avec les loups, un cinéaste oscarisé.
Depuis sa lente mise à l’écart de la A-List hollywoodienne, depuis Wyatt Earp, Waterworld et The Postman, Costner n’a plus que partiellement recouvert sa gloire passée, le temps de quelques petits succès, de quelques films remarqués voire remarquables (Open Range). Et finalement, depuis quelques années, l’acteur qui a été ce premier rôle indéniable s’est révélé à son meilleur en laissant à d’autres le soin d’occuper le devant de la scène. Kevin Costner s’est depuis quelques films affirmé comme un second rôle de choix sachant s’affirmer en scene-stealer pour le bien d’un film. Ses performances dans Les bienfaits de la colère ou il y a peu The Company Men l’ont amplement prouvé. Voici maintenant l’année 2012 qui pointe son nez, et avec elle la promesse d’une année riche pour Costner le second couteau.
Il y a quelques mois déjà, l’acteur d’Un monde parfait de Clint Eastwood était engagé sur Man of Steel, le reboot de la saga Superman orchestrée par Zach Snyder dans laquelle il interprétera Jonathan Kent, le père adoptif de Clark. Un américain moyen plein d’affection pour son fils de Krypton qui incarnera au mieux la figure paternelle pour Superman, un rôle qui semble taillé pour cette figure américaine qu’est Costner lui-même.
Mais voici maintenant qu’en plus de ce rôle emblématique, le web bruisse de cette nouvelle qui fait son chemin : Kevin Costner devrait figurer au générique du prochain film écrit et réalisé par Quentin Tarantino, Django Unchained. Les aventures en pleine Guerre de Sécession d’un esclave affranchi dans le Sud des États-Unis qui, avec l’aide d’un chasseur de primes allemand qui l’a pris sous son aile, va affronter le terrible propriétaire terrien Calvin Candie qui tient sa femme sous son joug.
Si l’annonce il y a quelques semaines de l’arrivée de Jamie Foxx sous les traits du héros, Django, ne fut pas la news la plus excitante du projet, les autres noms attachés au film de Tarantino compensent amplement. Après Christoph Waltz, qui campera le chasseur de primes allemand, et Leonardo DiCaprio, qui jouera le grand méchant du film, Calvin Candie, esclavagiste en chef (en soi déjà un évènement intrigant et excitant), Kevin Costner devrait ainsi s’ajouter au projet du côté des bad guys. Il interprèterait un des rares rôles sombres de sa carrière en incarnant l’homme de main de Calvin Candie, Ace Woody, que l’on annonce bien sadique. Un pari audacieux pour Costner et Tarantino, mais assurément un pari qui pourrait payer tant on connait la capacité de Tarantino à ressusciter les carrières des acteurs les plus sous-estimés, d’un Travolta englué dans les Allô maman ici bébé au Christoph Waltz cantonné aux séries télé allemandes dignes d’un mardi après-midi sur France 3.
Kevin Costner, ce héros de mon enfance, n’est certes plus Eliot Ness, Robin des Bois ou Jim Garrison. Mais la mue de ces dernières années a beau lui avoir retiré du pouvoir à Hollywood, elle n’a en rien amoindri ses capacités d’acteur. Superman et Tarantino se chargeront de l’illustrer en 2012.