Le 14 juillet, la Révolution et Eva Joly

Publié le 23 juillet 2011 par Jlhuss

Réaction à la note et aux commentaires de « Eva Joly oublie le crottin ! »

Certains ici feraient bien d’investir dans un vrai livre d’histoire couvrant la période 1789 /1799 – et de se rappeler les noms, pris au hasard parmi cent autres, de Lazare Carnot, Prieur (dit de la Côte d’Or) – ça c’est pour les « techniciens » – ou bien de Saint Just ou de Danton – ça c’est pour les « politiques » – et surtout de la mobilisation miltaire totale dont ils furent les auteurs (2,5 millions d’hommes à nourrir, équiper et former à partir de rien sur une population totale de 20) et qui seule a permis à la Révolution et aux idées dont elles étaient porteuse de survivre.
Au point de changer l’Europe pour toujours, plus qu’elle n’avait changé dans les 2.000 ans précédents, et de créer le monde dans lequel vous vivez confortablement installés et sans plus y penser…
Je rappelle également, à titre anecdotique mais néanmoins révélateur, que pour changer une société dans laquelle on pend, en juin 1789 et à Paris, un jeune homme parce que, de colère face au prix du pain, il a donné un coup de pied dans la porte d’une boulangerie, il a fallu se défendre contre toute l’Europe coalisée et hélas recourir à la violence militaire…
Oui c’est l’Armée, l’Armée de la toute jeune et première République moderne d’Europe qui a sauvé la Révolution.
Il ne parait dès lors pas anormal que la nation fête son armée, qui la défend, à la date la plus symbolique de la dite Révolution.
C’est du moins ce que pensaient les anciens de la troisième république – du genre de Victor Hugo ou de Gambetta – des gens n’étaient pas sensiblement plus idiots que Nicolas, Carla et Eva – et qui ont néanmoins instauré ce défilé.
Et à cela, à titre personnel cette fois, je ne vois rien à redire.
Sur l’Armée et la Démocratie :
A ceux qui pensent que l’armée c’est pour un combat d’un autre âge je rappellerais qu’il y a 70 ans des nazis se sont invités chez eux et que je vois mal une autre solution que « d’abreuver nos sillons avec leur sang » qui ait pu enfin les ramener à la raison et arrêter Auschwitz.
La référence au sang dans les sillons – au passage – c’est pour rappeler à certains le sens profond de la Marseillaise et de ses paroles que d’aucuns voudraient réformer façon 14 juillet
A ceux qui, accessoirement, ne supportent pas le 11 novembre je rappellerais les ambitions territoriales et déjà raciales de l’Allemagne Impériale. Pour ceux qui ont séché les cours d’Histoire, l’Allemagne Impériale c’est l’Allemagne d’avant 1918 – celle où est né et où s’est développé le violent complexe de supériorité raciale allemand qui n’est pas du tout une invention d’Hitler mais bien une idée déjà bien ancrée dans la population et sur laquelle il n’a eu qu’à « surfer ».
Accessoirement, c’est aussi le monstre industriel et idéologique dont les soldats s’appelaient Adolf Hitler, Herman Goering ou Josef Mengele –mère idéologique de celle de 1933 – et qu’ont combattu vos arrières grands parents avec une bravoure et une patience telles que, à mon avis, cela vaut bien un 11 novembre férié pour essayer de rappeler à tous que la liberté nécessite parfois de lourds, de très lourds sacrifices et que ce n’est pas fatalement un cadeau du ciel…
Quant à ceux qui pensent que nous vivons en paix pour toujours et que tout cela n’arrivera jamais plus je les laisse à leurs rêveries quelque part, pardonnez moi, si franchouillardes….
Et oui c’est bien l’Armée et la force qui ont sauvé la Révolution. C’est bien l’Armée et la force qui ont sauvé les démocraties en 39-45. Et c’est bien l’Armée et la force qui défendront les démocraties et notre mode de vie pépère à l’avenir.
Certes c’est dommage pour l’idéalisme des pleureuses pacifistes mais le monde est comme cela. J’habite en Russie depuis longtemps. Je sais ce que disent et pensent beaucoup gens autour de moi et je peux vous assurer que si vous le compreniez aussi vous appelleriez très vite à un renforcement de nos capacités militaires…
En ce sens l’énormité proférée par Mme Joly est bien profondément anti républicaine. Elle a d’ailleurs cru utile de préciser, dans l’heure qui a suivi et comprenant l’ampleur politique et morale de sa bourde, qu’elle n’était pas anti militariste…
Pathétique. Trop tard. Le mal est fait.
Cette saillie, proférée sans réfléchir à la vue de quelques chars en préparation de défilé, pour complaire à un auditoire acquis d’avance mais dans lequel se cachaient hélas quelques journalistes, suffit à la discréditer définitivement comme politique susceptible d’exercer de quelconques autres responsabilités que la pourtant très juste cause de l’ours des Pyrénées…

spahi